samedi 13 juillet 2013

DIALOGUE A LA MATERNITE

Atelier du 11 juin 2013 : Imaginer un dialogue entre deux bébés qui viennent de naître.

- Beuh ! Beuh ! Beuh !
- Tu ne peux pas te taire toi ? Je sais bien que tu viens de naître, mais ce n'est pas une raison. Est-ce que tu sais seulement pourquoi tu pleurs ?
- Beuh ! Beuh ! Euhya ! Euhya !
- Et c'est reparti de plus belle ! Eh, toi tu m'entends ? Je te dis de te taire. C'est une clinique ici, il y a des gens qui se reposent. En plus tu es né par césarienne, tu n'as pas du trop souffrir.
- Je pleurs si je veux d'abord. D'ailleurs, c'est ta peau frippée qui me fait peur. Surtout ne regarde pas dans la vitre, t'es pas beau à voir.
- Mais pour qui il se prend ! Il n'y a pas deux heures que tu est sorti et déjà tu insultes les plus grands. C'est toi le plus frippé. Est-ce que tu as vérifié si tu étais bien complet ?
- Complet ? Euhya ! Euhya !
- Bon ne pleurs pas. C'est pas grave. On n'est pas parti sur de bonnes bases. Je me présente : Julia, je la fille du président, et toi ?
- Moi ? Je ne sais pas : mes parents ne me l'ont pas encore dit.
- Et comment tu aimerais qu'il t'appellent ?
- Euh.... Lotus !
- C'est un nom de voiture ! Tu es un garçon ?
- Non ! Quelle horreur ! Je suis une fille. Lotus c'est un nom de fleur. Julia, c'est aussi un nom de voiture.
Oscar Elie.



- Oh quel boucan ! On ne s'entend même plus pleurer ! Il y en a qui voudrait dormir ! Mais qu'est ce qu'ils ont tous à pleurnicher et hurler en même temps ? Et toi, là.... tu es le seul qui ne dit rien.
- Ah ben, t'as qu'à mettre des bouchons dans tes oreilles et te tourner de l'autre côté !
- T'es marrant toi, mais vu comment je suis emballé dans le lange, je peux à peine bouger. Tu t'appelles comment ?
- Euh.... qu'est ce que j'en sais ? Et toi ?
- Moi c'est Cécile, c'est une dame qui me le dit tout le temps quand elle m'attrape et me secoue contre elle. Et toi, alors ?
- Ben moi, personne ne me parle, il y a juste une grande dame qui m'enfonce un truc tout mou dans la bouche, m'oblige à boire, puis elle me tape dans le dos. Quand je suis mouillé, elle me change, mais elle ne dit jamais rien.
- T'es jamais sorti de cette pièce ?
- Non et toi ?
- Oui, souvent, mais on m'amène ici le soir pour que la dame puisse dormir. Ils disent tous que je confond le jour et la nuit. Qu'est ce que je peux y faire, je viens juste d'arriver !
- Tu as de la chance, moi je ne sais pas qui je suis, je suis jamais sorti et tu es la première qui me parle.
- C'est bizarre. Essaie de pleurer très fort pour voir
-Tu crois que ça va marcher ?
Mais oui, je te dis, Moi quand je pleure, ça marche : il y a tout de suite quelqu'un qui vient.
- Bon, j'essaie : ouin ouin ouin !!
- Plus fort, c'est pas assez fort ça !
- OUIN OUIN OUIN
- Et regarde, il y a quelqu'un qui vient.
- Euh, c'est qui ?
- Je ne sais pas, je ne connais pas encore tout le monde. Et là, où vous l'emmenez ? Revient.... Ah, c y est, tu es revenu, je m'inquiétais. Il ne reste plus qu'une bande de pleurnichards dans leur berceau. Alors raconte, c'était comment ?
- Bouh.... snif, j'ai eu très peur.
- Trouillard !
- Je voudrais retourner bien au chaud, où j'étais avant !
- T'es fou, toi ! On ne peut pas repartir. Il va falloir que tu t'habitues.
- Oh regarde, c'est qui la jolie dame qui arrive ?
- On dirait qu'elle vient pour toi....
- Coucou ma petite puce.... c'est maman. Bonjour mon bébé, n'ai pas peur, maman est là, maintenant.
Guiseppa


mercredi 5 juin 2013

LA SYLLABE IMPOSEE

Composer une histoire dont tous les mots (noms, verbes, adjectifs) commencent par la syllabe "dé".


Le despote déchu, en débardeur déchiré, la dégaine du désespoir, déambulait au détour d’un dépôt. Lui, défini comme mi démon, mi démiurge, était détrôné, détruit, démystifié par un débutant débile, qui l’avait débouté comme un détritus aux dés. Il était dégouté et bien déterminé à défier son dérouteur. Après le déjeuner, il déclara défier le débile. Il s’en débarrassa, déterminé à détenir son destin de débauché.
Oscar Elie
 
Sous un déluge démentiel, le débile déclama sa déclaration à la décoratrice décomposée. Le démon, au désespoir, dévissa et déboulonna la déesse et le démiurge de leur destinée désormais désuète, les déposant à la décharge avec dédain. La décoratrice, décolorée et défaite, décrocha son déjeuner et décampa vers la déviation. Sans se démonter, le détraqué la débusqua au détour de la descente vers le dépôt des débardeurs. Au désarroi et désespérée, la décoratrice décida de se déchaîner, de défier et dézinguer le despote. A la dérobade, elle le désarma en le désarçonnant.  Dessoulé et dégrisé, le déséquilibré déguerpit définitivement vers le dépotoir, déboula, le débardeur tout déchiré sur le dériveur désert. Il se déshabilla et dériva, désœuvré et dérouté, vers son destin de décadence.
Guiseppa

lundi 3 juin 2013

JEU DES CADAVRES EXQUIS

Cadavre Exquis : A partir d'une liste de désagréments et petits ennuis quotidiens, écrire à plusieurs mains, une histoire sur le thème "Une semaine infernale".

Une semaine pourrie
Ce 1er jour de la semaine, mon réveil n'a pas sonné. Je ne le programme pas pour me réveiller, car je me réveille très tôt, beaucoup trop tôt, mais juste pour me signaler qu'il est temps de me lever. Je suis donc à la bourre. Je me prépare à toute vitesse, ne prends pas de petit-déjeuner et Paf ! La crevaison ! Ah, il y a de ces jours ! J'appelle un ami qui m'aide à réparer mon pneu et à finir ma journée.
Je ne pourrai pas oublier ce lundi pourri, hier ! Je me lève plus tôt à cause de cette voiture qui passe avec une sono si forte qu'elle fait virer mon lit. Aujourd'hui, j'ai un rendez-vous important. Certain de n'être pas en retard, j'arrive sur le lieu, et je ne peux que constater l'absence de mon interlocuteur. Je suis dans une rage folle, car j'ai tant de choses à faire.
Mercredi, après une nuit d'insomnie, je vais trouve cette journée très longue J'ai à peine posé le pied que déjà, je sens qu'il y a un truc qui cloche. Une odeur de brûlé assaille mes narines pas encore vraiment réveillées, en même temps que j'entends un remue-ménage dans la cage d'escalier. Pim-pom, pin-pom! Oh là, ça doit être grave ! Par le fenêtre de la chambre, je vois les pompiers arriver dans la cité, déplier la grande échelle juste sous mon bacon. Le pompier qui monte me fait signer de le rejoindre. En moins de deux minutes, je me retrouve en pyjama et pieds nus sur le parking à 5 h 30 du matin. Je sens que je vais devoir expliquer encore une fois à mon patron pourquoi je ne suis pas à l'heure. Quelle poisse ! Et je voulais demander mes congés.
Jeudi : c'est ma journée de repos. Je vais pouvoir dormir un peu. Drinnnng ! Qui sonne à ma porte. J'aperçois le facteur par le juda. Une minute ! Je m'habille, rapidement, et je me retourne un ongle. Ouille ! J'ouvre rapidement la porte au facteur qui me tend un paquet qui m'échappe des  mains et tombe par terre.
Vendredi, rien a changé. Ce matin, le réveil n'a pas sonné. J'ai bien dormi au petit matin. Je comprends maintenant le mot : grasse matinée. Bien que mon sommeil eut été agréable, un mal de tête vient tout perturbé. Pas de facteur aujourd'hui mais la sonnerie de la porte sonne. C'est la voisine qui m'informe que ce soir ils organisent chez eux l'anniversaire de leur mariage, et je pourrais me joindre à eux. Bon, je sens que je dormirai demain. Profitons-en pour réparer la crevaison, bien recharger la batterie du téléphone, et je serais prêt pour la grande fête de ce soir.
 
Une semaine noire
Pourquoi pleut-il ne ce lundi matin ? Vite je me lève car je dois faire face aux embouteillages. Guylène me sonne pour me souhaite une bonne semaine Je prends enfin ma douche, et me prépare. Bref, je suis déjà en retard. Mais restons zen, roulons tranquillement. Je suis enfin à mon rendez-vous.
Et rebelote, mardi sera encore une journée où rien ne va marcher. C'est comme ça, je le sens dès le réveil. Et d'ailleurs, pourquoi n'a-t-il pas sonné ce matin ? Encore une panne d'électricité, cette nuit, je parie. Il faut que j'aille vérifier la machine à laver. Et zut, évidemment, il y a de l'eau dessous. Comme si j'en avis pas assez avec le repassage d'hier soir, maintenant il va falloir que j'éponge le sol. Je vais finir par me payer une bonne migraine avant de commencer à travailler. J'espère que demain ça ira mieux car j'ai rendez-vous chez le dentiste après le boulot. Aie ! Mais qu'est ce qu'il fiche sur le canapé ce chat . Il m'a griffé le dos quand je me suis assise dessus. Je peux même pas déguster mon cappuccino tranquillement.
Déjà  mercredi ! Que le temps passe vite. Il me faut vraiment finir mon ménage ce matin avant d'aller chez le dentiste, car je ne sais pas à quelle heure je sortirai de là.  Demain je reçois mes copines de danse. Aie, et cette migraine qui me reprend, et ce chien qui aboie sans arrêt. Mais que se passe-t-il dehors ?
Rien n'a changé ce jeudi. Cette migraine qui continue, le téléphone qui ne cesse de sonner. Mes copines me sonnent pour s'assurer que le rendez-vous à la maison tient toujours. Vite au balai et enfin, elles arrivent. Nous passons toute la journée ensemble. Vingt et une heures : ça fait 8 heures que nous papotons, rions et racontons. La journée est termine, fatiguée, sans regarder l'état de la maison. Je plonge dans mon lit, pour du sommeil bien mérité.
Ce matin, réveillée très tôt ce matin, par ces chiens qui continuent d'aboyer depuis 2 jours, je file à la cuisine. C'est l'apocalypse, les filles m'ont tout laissé en plan. Il y a de la vaisselle partout, des mégots froids qui empestent, des papiers de sucreries dans les vases. Elles se sont lâchées, les malpropres, même ma salle de bain est sans dessus-dessus, mon maquillage est renversé dans le lavabo, mes parfums débouchonnés et les serviettes ont du servir à une horde d'indiens pour enlever leurs peintures de guerre. Ah, elles ne sont pas prêtes de revenir. Heureusement, je vais avoir le week-end bien pourri pour ranger et me reposer, car comme d'habitude, la météo annonce de la pluie et des orages !
 
Une semaine de cauchemar
Un lundi au soleil, c'est une chose qu'on aura jamais ! Cloclo en chantant cela, avait complètement tort. Il faut beau tous les lundis, car après un week-end pourri, sous le vent et la pluie à rester enfermée, devant la cheminée, miraculeusement, le soleil revient ! Et cela fait déjà deux mois que ça dure. Le hic, bien sûr, c'est que le lundi, tout le monde travaille, moi compris. C'est avec désespoir que je vois le soleil facétieux me faire de l'œil à travers la vitre de mon bureau. Il aura déjà disparu à l'horizon depuis longtemps quand je rentrerai à la maison. Allez, on verra bien demain.
Ah, le mardi : je suis sur le terrain pour faire des relevés Comme la veille, un soleil radieux illumine le ciel. Mais j'ai oublié mon cahier de note, alors que je suis déjà dans ma voiture. Je retourne le chercher et c'est en sortant du bureau qu'une pluie torrentielle s'abat sur moi.
En ce mercredi, temps gris. Je n'oublie pas ces deux derniers ours. Je respire un grand coup, puis expire Je ressens une joie immense énergisant mon esprit : la journée sera bonne, et elle sera bonne ! J'ai pu tout faire, malgré de menus tracas ; je suis allée à la boulangerie et respirer la bonne odeur du pain aromatisé, des gâteaux aux milles couleurs dans les vitrines. Mais quand je veux goûte à ce nouveau pain, je suis déçu : il n'y a pas de soleil, c'est un pain de régime. Je me faisais une telle joie !
Jeudi. Ce matin, je n'ai que ce pain sans sel pour mon petit-déjeuner, avec du beurre sans sel, et café sans sucre, ca j'ai oublié d'en racheter, hier. Je vois cela comme une mauvaise augure pour la journée. Coupure d'eau : pas de douche fraîche pour me réveiller ; l'ascenseur en panne, je me tape les cinq étages pour regagner mon bureau. L'ordinateur ne veut pas démarrer, il bogue en boucle, en émettant des bips-bips aigus d'agonie. Mon chef finit par débarquer dans mon bureau en me demandant le rapport. Il est furax ! Bien sûr chef, quand mon ordinateur voudra bien se mettre à travailler.
Je dois réagir car nous sommes vendredi, et la semaine s'achève : je n'ai pas avancé d'un iota. Une bonne douche fraiche, aujourd'hui, mais à peine essuyé, mon nez coule. Non, pas ça ! Un rhume, pas ce matin ! Oh et cette migraine.. ! Oh non, mon portable, je l'ai oublié. Je dois retourner le chercher car je dois préparer la réunion de ce soir et tous mes contacts sont dedans. Et évidemment pour changer, les embouteillages. Que vais-je pouvoir faire ce week-end ?

dimanche 12 mai 2013

JE TE REGARDE DORMIR....

  1. Questionnaire pour créer un personnage : couleur des yeux, des cheveux, forme du visage, où il vit, ce qu’il déteste, son activité, ses vêtements, ses sentiments, ses amis, ses relations, un détail physique reconnaissable, sa famille, ses habits.
  2. Inventaire des lieux du sommeil sur petits papiers : où l’on a déjà dormi, où l’on pourrait dormir, où l’on pourrait imaginer dormir (même les plus insolites)
  3. Tirer au sort un lieu dans le pot commun
  4. Echanger les personnages avec un autre écrivant
  5. Ecrire un texte avec le personnage et le lieu, qui commence par « Je te regarde dormir…. », au présent de l’indicatif.
  6. Rendre le texte à l’auteur initial du personnage. Le personnage se réveille : écrire un monologue intérieur.

1 - Je te regarde dormir, sereine et fraîche, entre les plus hautes branches d'un grand arbre. Et je m'interroge. Comment es-tu arrivée là ? Car moi, j'ai eu du mal et je suis tout écorché et essoufflé. Mais tu ne réponds pas. Tu as de longs cheveux frisés et blonds, le visage rond, les pommettes roses, comme un bébé qu'une cigogne aurait oublié de livrer.
Je te regarde dans cette sorte de maison troglodyte à la cime d'un arbre géant, avec ton pantalon treillis, ton pull rose, les tennis à fleurs aux pieds. Tu sembles impassible, toi qui détestes les gens sans-gêne, voir ta grande taille, maigre étendu sans pudeur. J'écoute le bruit des vagues. Est ce les vagues qui t'ont déposé là ? Et tes parents, ton père, ta grand-mère et ton petit neveu, ne s'inquiètent-ils pas ? Soudain, elle ouvre les yeux, de grands yeux marrons. Mais ce n'est pas elle, c'est sa sœur jumelle.
Oscar Elie

Wouaouh !! Que'est ce que je fiche là ? Oh là ! mais je vais tomber ! Oh ma tête, qu'est ce que j'ai mal à la tête ! Bon, il faut que je me stabilise, puis je vais essayer de rassembler mes esprits. Voyons, hier soir, j'étais avec les deux jumelles quand ma propre jumelle est arrivée. Puis nous sommes parties finir la soirée avec un pack de bières, sur la plage. Ensuite..... je ne sais plus.
Ah si, ça me revient, elles sont parties toutes les trois en discothèque, mais moi je n'en avais pas envie. Alors je suis repartie en direction de la forêt, celle qui débouche sur la falaise. Mais pourquoi je suis perchée en haute de cet arbre, et c'est quoi cette maison bizarre ? Et c'est qui le type qui me reluque comme ça ?
Allez encore un petit effort ma vieille, tu vas finir par comprendre. Bon, pour le moment, je fais semblant de ne pas l'avoir vu, et j'essaie de descendre. Ah là, ça tangue encore¨. Plus jamais de bières sur la plage, ça c'est mortel. Tout ça pour m'endormir au bruit des vagues.... et même pas ! Oh c'est quoi tous ces pompiers en bas ? Qu'est ce qu'ils disent ? C'est pour moi qu'ils sont venus ? Non mais je ne vais pas sauter dans leur couverture tendue en bas ! Finalement je suis bien en haut de mon arbre. Je me rappelle maintenant, il m'a sauvé cet arbre. Sans lui, je serai tombé tout en bas, au pied de la falaise, quand j'ai perdu l'équilibre cette nuit ! Et en  prime, j'ai trouvé, par hasard, l'entrée des anciens troglodytes perdus, utilisés voilà bien longtemps par les pillards des mers.
Guiseppa

2 - Je te regarde dormir, et je te sens enfin libéré. Loin de ton île natale, tu vas maintenant pouvoir donner libre cours à ta passion pour le Grand Nord. Déjà hier, quand nous avons construit cet igloo avant la nuit, j'ai aimé notre discussion sur l'amitié sincère. Sans elle, nous ne serions pas là, tous les deux, au milieu de nul part, pour les deux prochains mois. Comme toi, j'en avais marre de la vie en famille, toi avec tes pères, mère, oncle, frère et belle-sœur, moi avec tous ces tracas de succession assortis de la douleur du deuil. Tu m'as réchauffé le cœur quand tu m'as dit que tu détestes la brutalité et la malveillance. Je te regarde dormir, encore et encore,, une petite vapeur s'échappe de ta bouche quand tu souffles, et ton visage rond est encore plus clair que d'habitude, sous ce soleil de minuit. Une mince pellicule de glace s'est formée sur la pointe de tes cheveux courts, et je vais remonter encore un peu plus la couverture sur ton visage. Il faut que tu dormes, demain tu devras te mettre au travail et gérer toute l'activité scientifique que nous mettrons en place pour notre été sur la banquise. Je vois que tu as déjà commencé à te réveiller, je ne vais plus bouger, rendors-toi, ce n'est pas encore l'heure. Ta montre posée à côté de tes petites lunettes rondes ne sonnera pas avant deux bonnes heures. Tu vas pouvoir retourner au pays des songes et rêver à tes amis, à tous ceux que tu as déjà croisés ou que tu croiseras un jour.
Guiseppa

Hum !! J'ai bien dormi. Je dormirai bien encore des heures, bien au chaud sous cette couette. Mais l'aventure m'attend. Il n'y a pas une minute à perdre. Je ne dois rien oublier. Ma tenue de plongée, masque, bouteilles, les balises, et hop dans le canot. Je rame, je rame, je m'éloigne de plus en plus, je ne vois presque plus mon igloo. Soudain ! Tut...tut...tut....mon sonar m'indique une grosse masse. oui, c'est elle : la baleine blanche. Aussitôt je plonge à la rencontre de l'animal, mes balises à la main. Et toc, une balise sur sa nageoire, une autre, sur la queue. La baleine se retourne, me regarde dédaigneuse, et me fait "poust". Je me réveille en sursaut, le livre de Mobidick dans les mains.
Oscar Elie


dimanche 28 avril 2013

Dans la rue......

A partir de cinq mots imposés, pris au hasard dans la liste établie lors de la séance sur le thème de la rue, décrire dans un premier temps la rue de son enfance.
Puis dans un second temps, décrire sa rue actuelle.

ANTAN LONTAN
Bus scolaire, usine, panneaux de signalisation, trottoir, lampadaire

Je vois encore ce bus scolaire, ces élèves, des enfants d'ouvriers, travailleurs de l'usine à découper. Je vois ces vieux panneaux de signalisation, une rue sans trottoir, uniquement des caniveaux de part et d'autre, avec des lampadaires éclairant difficilement, le soir. Et pourtant il se dégageait un parfum d'huile brûlée, de sueur, de souffrance, là où la misère s'épanouissait lentement.
Sioul Nobel

Usine, voiture, enfants, police, danseurs de hip-hop

De mon enfance, je n'ai plus guère de souvenirs que ceux de la rue où j'habitais. Des sons, des odeurs, des couleurs, tout cela me revient comme des flashs. C'est vrai qu'en ce temps là, vivre dans la rue n'était pas synonyme de "sans domicile". Moi j'y passais mes vacances, dès que j'avais la permission de sortir le matin, pour n'y rentrer qu'à l'heure du déjeuner et du goûter. Jusqu'au soir, les enfants étaient libres comme l'air. Aucune voiture ne passait jamais dans cette rue, à part la charrette de livraison tirée par un gros cheval de trait qui amenait les colis à l'usine au bout du chemin. C'était toujours une récréation de voir ce cheval arriver, surtout quand il lâchait son crottin sur la chaussée. La plupart des enfants s'enfuyaient en se bouchant le nez, mais moi, je prévenais toujours ma grand-mère qui habitant la maison d'en face. Elle ramassait le crottin tout fumant pour faire son engrais de jardin, et ses fleurs l'en remerciaient, généreusement.
De temps en temps, on voyait arriver le gros chef de la police, surtout quand nous envoyions nos ballons dans les jardins des riches propriétaires du bout de la rue, qui n'appréciaient pas de nous voir grimper par dessus les clôtures pour récupérer nos précieuses balles. Le plus marrant c'était les jours de pluie, chaussées de bottes en caoutchouc. Nous avions le droit de sortir, mais uniquement pour aller ramassser les escargots dans les fossés. Ma soeur et moi, ne pouvions pas nous empêcher de sauter dans les flaques laissées par les averses, au grand dam de maman. Le soir, la rue retrouvait un air plus tranquille, de campagne embourgeoisée l'été par l'arrivée des gens de la ville dans leurs propriétés. Ils auraient été attérés de voir que plusieurs années après, ce bout de terroir était devenu une banlieue surpeuplée, où les danseurs de hip-hop se partagent le bitume avec les taggeurs et les revendeurs en tout genre.
Guiseppa

MAINTENANT
pâtisserie, tags, chat, poubelle, vieille dame

Ce matin, j'ai été encore réveillée très tôt, par le camion qui ramasse les poubelles. Comme la rue est une impasse à forte déclivité, le camion descend  à reculons, d'opù ce bi-bip aigu qui déchire le petit matin. J'en serais quitte pour faire la sieste dans l'après-midi, à moins que la vieille dame d'en face ne mette sa télé tellement fort qu'on peut suivre, jour après jour, les sagas feuilletonesques dont elle abreuve la rue du matin jusqu'au soir. Même son chat n'en peut plus. Il se réfugie tous les jours sous ma voiture, n'en sortant que tard le soir pour chasser les ravets. Il court le long du muret recouvert de tags, avant de grimper par la brêche et de s'engouffrer dans le fourni de la pâtisserie voisine, où je suppose qu'il doit voler deux ou trois biscuits, car je vois souvent l'apprenti courir avec un balai à la main derrière l'animal. Cette rue c'est comme un livre à ciel ouvert, où l'on en apprend plus sur ses voisins en une journée d'observation que par les commérages de la maquerelle du coin. Il y a celui qui sort en catimini au pipirit chantant de chez la petite brunette du bas de la rue. Il va se dépêcher d'être chez lui avant le réveil de son fils, qu'il amènera au collège. Il y a aussi cette belle femme aux nombreux bijoux en or qui vient de s'acheter son premier 4x4 flambant neuf. C'est à peine si elle dit bonjour maintenant. Puis il y a ce couple, elle très discrète, toujours bien mise, et lui, parfaitement rasé, plus de 150 ans à eux deux, mais droits comme des I, marchant la main dans la main. Et toujours ce défilé de petis cons, sur leurs pétrolettes, montant et redescendant l'impasse, à grand renfort de bruits de moteur, laissant leurs traces bruyantes et malodorantes monter dans l'air étouffant de la soirée qui commence. Pour un peu, on en resterait à contempler cette vie grouillante.
Guiseppa


mercredi 27 mars 2013

LOGORALLYE

Raconter la même histoire, sous deux angles différents, à partir de mots imposés :
chemisier, pluie, restaurant, accident, chat, palpitations, dénoué, malingre, immeuble, semblable.
1ère version : Raconter une histoire vu d'un oeil extérieur, le narrateur ne fait pas partie de l'histoire, il observe une scène et la raconte à la troisième personne, comme si elle était filmée. Utiliser les mots imposés dans le désordre.
2ème version : raconter la même histoire mais à travers l'oeil d'un des personnages. Cette fois-ci, on utilise la première personne du singulier, et le lecteur doit savoir tout ce que ce personnage fait, pense ou dit. Utiliser les mots imposés dans l'ordre.


UN ACCIDENT QUI AURAIT PU MAL TOURNER
1 - Juste devant l'immeuble rouge où stationne d'habitude un bus, des enfants jouaient à courir derrière un chat tout pelé, qui réussit tout de même à échapper à ses poursuivants. La mère de l'un deux, le chignon à moitié dénoué, s'avança vers eux en tenant un chien malingre. C'est à ce moment-là que la pluie se mit à tomber, semblable à des hallebardes. Son chemisier fleuri fut tout trempé un quelques secondes et elle voulut se réfugier sous le kiosque du restaurant. Elle se mit à courir sans regarder avant de traverser et ce fut l'accident. Son corps rebondit sur le capot, l'envoyant en l'air, puis elle retomba sur la chaussée avec un drôle de bruit. Puis, plus rien ne bougea, sauf quelques palpitations sous son chemisier désormais ruiné. Elle se mit à genoux, se tâta, récupéra la laisse du chien qui lui n'avait pas bougé d'un pouce, se releva et envoya un coup de pied sur la voiture à pédales de son rejeton en le traitant de tous les noms. Puis, elle partit, perchée sur ses talons hauts, en tirant sur la laisse pour que le chien avance.

2 - Oh mince ! Mon chemisier est trempé et tout déchiré. C'est pas possible qu'une si belle journée soit gachée par cette pluie soudaine et que je me retrouve à genoux au beau milieu de la route. Quel petit con, ce gamin ! Je voulais juste me mettre à l'abri sous la tonnelle du restaurant d'en face avec Médor, quand Maxence a déboulé du coin de la rue avec sa caisse à pédales.
- "Non mais, ça va pas, t'aurais pu provoquer un accident plus grave ! Heureusement qu'il n'y avait pas un chat".
bon, j'en suis quitte pour un vol plané sur le goudron, des tâches sur mes vêtements et quelques palpitations.
- "Et mon coeur, t'y a pensé, Max, à mon coeur ?"
J'ai du bien amuser la galerie, les quatre fers en l'air sur le capot d'une voiturette rouge ! Ah je vais en entendre parler pendant des semaines dans le quartier ! Quel plouc ce gamin ! Son père tout craché, à ne faire que des conneries, sans jamais réfléchir.
Bon il va falloir aussi que je me recoiffe car mon chignon est tout dénoué, mais ça attendra.
- "Eh, le chien, tu viens ? Ta gamelle t'attend et va falloir que tu te remplumes un peu, t'es trop malingre".
 Je devrais quand même aller voir le véto en bas de l'immeuble rouge juste en face, car il fait peur à voir mon cabot, en tout point semblable à un vieux coyotte décharné.
Guiseppa



D'autres  histoires à suivre.....

dimanche 24 mars 2013

Cadavres exquis

A partir de la photo d’un visage et celle d’un paysage, commencer une  histoire. Au bout de deux phrases dont la deuxième entamée, passer à son voisin qui doit continuer le récit en s’inspirant de ses propres images tout en tenant compte de la contribution précédente, puis rendre à nouveau à son initiateur. Et ainsi de suite. Durée : 30 mn.

Sur une proposition de Myrtille, Guiseppa est entrée dans son jeu.
Une vaste étendue ondulant au gré des vents s’étend jusqu’à l’horizon. J’imagine bien les icebergs se baladant entre les glaciers. Je faisais très attention, guettant depuis la plateforme, et guidant le capitaine. « Attention ». A droite, il faut éviter les rochers émergeant à peine de la surface du sable. Le désert est blanc immaculée. Il contrastait fortement avec ceux que j’avais l’habitude de voir le long des côtes arabiques. Toute cette neige, je n’avais jamais imaginé lel désert sous un manteau de la neige. Heureusement le vent souffle fort et les nuages commencent à disparaître derrière les montagnes. Le ciel est redevenu bleu d’un seul coup, et j’envisage la suite de la traversée plus sereinement. Je remettais mon bandeau en place et  j’arrangerais mes cheveux plus tard. Dans l’immédiat, j’essaie de maintenir le cap car un manque de vigilance peut être fatal. Le sommeil commence à m’envahir. Seul sur le pont je me chante une chanson de marin. Ma voix porte et le bruit des vagues fait écho. Cette mélodie se répand et m’emporte dans une rêverie sans fin. Mon corps se transporte alors loin, loin, là où le ciel et la mer e rejoignent pour ne former qu’une couleur dorée sur le fil de l’horizon. Demain, je serais de retour au port et pour longtemps.

Sur une proposition de Guiseppa, Myrtille est entrée dans son jeu.
Shran passait sont temps à guetter. D’ailleurs c’est pour cela que le capitaine l’avait intégré dans son équipage. Recueilli une ile du Pacifique, il s’était porté volontaire pour embarquer sur notre voilier. Inquiet, Shran scrutait l’horizon pour annoncer les écueils. Il ne voulait pas se retrouver dans cette eau qui paraissait glaciale. Pour un peu, il aurait grimpé au somment du mat pour s’y réfugier. Soudain le capitaine aperçut une masse juste sous la surface. Shran sursauta aussi car la masse se déplaçait. Qu’est ce qu’il pouvait bien y avoir sous les flots ? La masse sombre émergea rapidement pour replonger à nouveau en virant le long du voilier. L’énorme queue s’éleva vers la surface. C’était un cétacé, une énorme baleine qui disparut vite derrière un iceberg. Shran n’en n’avait jamais vu au large de son ile natale. Il avait bien entendu les récits des anciens qui effrayaient les enfants, mais la réalité était bien plus terrible. Il imagine alors qu’elle va renverser le frêle voilier, puis le dévorer tout cru comme dans les légendes. Il n’en menait pas large. Soudain, il hurla et se retrouva englouti dans cette eau glacée. Le capitaine aurait du pressentir la terrible issue dans le regard de Shran.

Sur une proposition de Sioul Nobel, Oscar Elie est entré dans son jeu.
J’ai été un beau bébé. Je pleurais souvent. Plus tard, j’ai compris que vivre dans l’eau azur de mon ile natale efface toute crainte. Cette mer paisible m’apportait une grande sérénité. Un regard caché scrutait l’horizon : celui d’une femme mystérieuse qui espérait sortir des brumes. Une petite embarcation insolite, tel un fantôme, portait un enfant assis à l’arrière qui donnait de la pagaie à cette barque. Elle glissait sur l’eau lentement. Des voix, des rires se mélangeaient aux clapotements de l’eau. J’avais envie d’y passer le reste de mes jours. Au loin, on apercevait dans le ciel un vol d’oiseaux. Et le regard attentif laissa place à un grand sourire. Les cigognes arrivaient enfin ! Selon la légende, elles ramèneraient des enfants dans leurs grands becs. Patricia, la maligne, avec son sourire capricieux n’hésiterait pas à les recueillir. J’avais tant hâte de les voir de plus près, que je l’accompagnai jusqu’à la lisière du hameau, silencieusement.

Sur une proposition d’Oscar Elie, Sioul Nobel est entré dans son jeu.
C’était une belle matinée de printemps. Les fleurs jonchaient l’eau et flottaient autour de l’embarcation, cette pirogue construite de nos mains. Et pourtant, la vie n’était pas difficile dans ce petit hameau, où la nature est omniprésente et généreuse, au parfum léger. Aucune précipitation, aucun stress, un calme vous envahit. Et ce regard toujours insistant, prenant plaisir à tout détailler, insistant aussi  à vouloir  plonger au fond de cette eau cristalline, peuplée de poissons exotiques d’une rare beauté. A côté de quelques pêcheurs, les fermiers élevaient des poules qui les suivaient pendant les cueillettes. Cette ambiance très familière avait comme but de faire jaillir tout  l’amour. Assi  une paix agréable naquit dans ce paysage merveilleux. Les lumières, les couleurs et les sons résonnaient d’une musique douce.


mardi 12 mars 2013

A LA MANIERE DE....

Introduisons un peu de poésie, à la manière de ...... C'est une façon de commencer la poésie, en suivant la trame d'un poème existant. Trois poèmes ont servi de terrain d'apprentissage : Tu dis, de Joseph-Paul Schneider, Je donne pour Paris de Luc Bérimont, Je veux une vie en forme d'arête, de Boris Vian.
Pour le premier poème, la seule consigne était d'utiliser des mots de la nature, pour le second de faire des rimes avec des noms de ville (de Martinique ou d'ailleurs), et le troisième de s'inventer une vie en forme de..... en respectant le plus possible la trame initiale.

TU DIS
Tu dis pêche, et déjà le lac abonde de poissons
Tu dis fleur, et déjà les arbres respirent le printemps
Tu dis cerisier en fleurs et déjà le printemps te donne un teint radieux
Tu dis neige, et déjà la montagne resplendit d'un tapis cotonneux
Tu dis criquet et déjà la nuit dans le champ déborde de bruit
Tu dis tournesol et déjà la prairie revêt un manteau aux couleurs jaunes
Sioul Nobel

Tu dis nénuphar, et déjà l'étang s'illumine de rose et de blanc
Tu dis parfum, et déjà l'air s'emplit de ton odeur de lin
Tu dis baobab, et déjà les couleurs de l'Afrique apparaisse dans tes yeux
Tu dis cerise, et déjà je vois ta bouche dessiner un coeur
Tu dis mésange, et déjà tu t'envoles comme un ange
Tu dis neige, et déjà la montagne devient immaculée
Tu dis lagon, et déjà je te vois nager au milieu des poissons
Tu dis soleil, et déjà l'aube se lève à l'horizon
Guiseppa


JE DONNE POUR PARIS, un peu de tabac gris

Je donne au Vauclin un gros calin
Je donne au Marin un peu de thym
Je donne au Lorrain un sachet de coing
Je donne à Rivière Pilote une petite roulotte
Je donne au Diamant un paire de gant
Je donne au Robert un petit pot vert
Je donne à Sainte-Marie une fête pour les mamies
Je donne au Prêcheur un coup de coeur
Je donne à Sainte-Anne une paire d'Anne
Je donne au François tout ce qu'il y a dans mon carquois.
Makandia

Je donne pour Saint-Joseph une poignée de chenilles-trèfles
Je donne à Fort de France un pot de beurre rance
Je donne pour les Trois-Ilets un grand bol de lait
Je donne pour Trinité de belles festivités
Je donne au Saint-Esprit au concours Villes Fleuries, le premier prix
Je donne au Diamant quelques reflets blancs
Je donne aux habitants de Port au Prince des espoirs bien minces
Je donne à Didier le droit de ne plus mendier
Oscar Elie

Je donne à Fort de France un peu de terre de France
Je donne à Trinité un petit peu de gaîté
Je donne pour Morne des Esses du rhum, du sucre et du zeste
Je donne rien à Schoelcher, un lieu où il fait bon, mais tout est cher
Je donne tout au Diamant car là-bas les gens sont charmants
Je donne à Vauclin, rien car tout est en déclin
Je donne à Morne Pichevin un grand verre de vin
Je donne à François un manteau à pois.
Sioul Nobel

Je donne à San-Francisco un bouquet de coquelicots
Je donne à Sydney un parterre d'oeillets
Je donne à Tombouctou un pot de caoutchouc
Je donne pour Lisbonne des roses à la tonne
Je donne à Berlin des brassées de lins
Je donne à Milan de la vigne en sarments
Je donne pour Saïgon des dalhias en pompons
Je donne pour Tunis des potées d'anis
Je donne au Lamentin des tiges de gros thym
Guiseppa


JE VEUX UNE VIE EN FORME D'ARETE

Je veux une vie en forme de village où les habitants seraient tous heureux
Je veux une vie en forme de maison avec un grand jardin tout autour
Je veux une vie en forme de fontaine, rafraîchissante et tendrement chuchotante
Je veux une vie conforme à la nature,
Pure, simple et en forme de thé dégusté à cinq heures
en forme de lagon calme et paisible
où l'on pourrait se voir au fond
en forme d'aurore boréale irisée et dansante
en forme de coucher de soleil, puis de soleil levant
Je veux une vie en forme infinie
Et si je l'avais, je ne souhaiterais pas que l'on me l'envie. 
Oscar Elie

Je veux une vie en forme de serpentin
sur une grand plateau d'argent
Je veux une vie en forme de menu
au fond, tout est permis d'y être gouté
Je veux une vie en forme de coffre
en forme de boîte, en forme de vase, en forme de sac
de voiture ou de récipient, de parodies
Je veux une vie en forme de montagne
Et je l'ai, mais je parviens pas au sommet
Je l'atteindrai un jour.
Sioul Nobel


Je veux une vie en forme d'étoile
Sur un ciel orageux
Je veux une vie en forme de star
En plein milieu des projecteurs
Je veux une vie en forme de concerts animés
En forme de scène ou de coulisses
En forme des milliers de fans
En forme des spectateurs qui hurlent mon nom
De micros et de basses
De lumières et de strass
De fatigue et de voyages
De répétitions et d'enregistrement
Mais je ne veux pas d'une vie à cent à l'heure
Car je n'y résisterai pas
Guiseppa


Je veux une vie en forme de papillon
Sur une mer bleue turquoise
Je veux une vie en forme d’ailes
Prêtes à battre au moindre souffle des alizés
Je veux une vie en forme de sable blanc sous mes pieds nus
En forme de noix de coco, de carambole ou de yole
En forme de hamac ou de parasol
De palétuvier ou de manguier
De mornes couverts de cannes à sucre
De soleil ardent ou de tempête tumultueuse
Je veux une vie en forme d’anses nonchalantes
Et je l’ai. Ça me suffirait presque
Mais je suis trop exigeante.


mercredi 27 février 2013

Les Mots du Ciel

Depuis des dizaines de milliers d’années, nous contemplons les cieux, perplexes ou admiratifs. Daniel Kunth, « Dans les mots du Ciel » CNRS éditions, est parti de cette constatation : « Les mots du ciel pullulent, se déguisent, désertent, procréent, fondent des familles ».

L’infini fait rêver, suscite crainte et respect, invite aux voyages. Le ciel est longtemps resté muet et ne livre que de rares messages, toujours codés. Notre langue et notre imaginaire conservent pourtant la marque de contacts permanents avec lui.

Pour cet exercice :

Trouver des mots qui sont inspirés par le mot « CIEL ».
Trouver d'autres mots susceptibles de rimer avec mots trouvés.
Créer un poème sur le thème du ciel avec des
rimes de terminaison (30 mn maximum)

Quelques poèmes, travaillés à l'atelier :




1. ANDROMEDE

Sous mon ciel de lit
Bien allongé, regardant la nuit
Je me surprend d'être astronaute
Communiquant comme un internaute

Je m'élève comme une fleur de roseau
Je m'envole comme un oiseau
Poussé par le vent vers le soleil
Ainsi, je plane dans mon sommeil


Si le ciel voilé de cumulus
M'empêche de vibrer avec Sirius
J'irai voir Andromède
Pour lui demande de l'aide
Sioul Nobel


2. DU CRÉPUSCULE A L'AUBE


Au firmament violet et funeste
Quand la lumière laisse tel un zeste
Une auréole dans le crépuscule
Je me sens minuscule

Tête dans les étoiles, les yeux en l’air
Bercée pour la douce lumière lunaire
Je m’envole pour un pays imaginaire.


Surplombant planètes et comètes
Propulsée au gré des vents telle une girouette
Je m’élève vers l’horizon céleste.

Croisant Cassiopée
Au sommet de la canopée
Des nuages orageux,
Je m’imagine tel un dieu
Lançant des éclairs
Laissant ruisseler à l’infini
Des perles et des poussières d’air
Sur la Terre engourdie.

Très loin, aux confins de la Galaxie,
Au bord de l’asphyxie et de l’hypoxie,
Je devine au-delà de l’univers
Comme un immense désert

Pourtant à l’aube, sur la toile de la nuit
Les astres vont s’éteindre peu à peu
Laissant l’azur et le bleu
Reprendre leur hymne à la vie.
Guissepa



3. LE CIEL DE TES YEUX

Quelle invitation au voyage
dans l'azur infini où l'on nage !

Les yeux scrutant à travers les constellations,
en quête d'un signe ou d'imagination,
Tel un oiseau, je vole vers les étoiles.

La canopée de l'univers est ma toile.
Je dessine mes rêves, vois mon avenir,
peuplé d'astres et de soleil,
d’éther bleu à tes yeux pareils.
Myrtille









A suivre......


vendredi 22 février 2013

Soirée Parole et Musique au Marin

Le SI MAgique 972 organise une soirée Parole et Musique Poétique "Les Racines de la Liberté, Rasin' Libèté" le samedi 02 mars 2013 à 19 h, avec une mise en scène signée Jean-Paul Montenot (vice-président Culture de l'ASCE Martinique)

Cliquer sur l'image pour l'agrandir



dimanche 10 février 2013

Vacances

En raison des vacances et fêtes de mardi gras, il n'y aura pas d'atelier d'écriture créative le mardi 12 février 2013. Reprise le mardi 19 février à 14 h, lieu habituel. 

jeudi 7 février 2013

CARNAVAL


A quelques jours de Carnaval dans les rues de Fort de France et des autres communes de Martinique, un petit exercice autour de cette fête. Un texte à "trous" à remplir selon son inspiration.


1 - C'est le temps du Carnaval
La belle et sa nudité à peine masquée
Oui, c'est une chose étonnante qui provoque
Toute cette agitation autour des chars

Les gens rient, ils se déguisent
Et au son des tambours
Ils dansent inlassablement et frénétiquement
A voir, c'est vraiment un défoulement total.

Arlequin, Pierrot La Lune et bien d'autres toujours
Sont au rendez-vous de ces vidés*
Ils dansent, ils se dandident et se pavanent
Avec joie devant la foule des diables rouges
C'est le Carnaval comme chaque année.

Oui, ce mélange de couleur qui frétille
Au son des voix qui scandent des mots gras
Nous font chaud au coeur et nous mettent des pleurs
Toute à la joie de ce carnaval.
Vive Carnaval


2 - C'est le temps du carnaval
La belle et Vaval
Oui, c'est une chose, c'est la grande parade
Toute cette effervescence de rouge et de diables

Les gens rient, ils se déguisent
Et au son des tambours
Ils dansent, rient et crient
A voir, c'est vraiment la fête du peuple

Arlequin, Pierrot La Lune et bien d'autres toujours
Sont au rendez-vous avec les groupes à pieds
Ils dansent, ils se tortillent, sautent
Avec joie, et les touloulous*, la reine, les masques sont au rendez-vous
C'est la semaine "gras" de chaque année

Oui, ce mélange de couleur qui vibrent aux sons des cris
Au son des voix qui pétillent dans les vidés*
Nous font chaud au coeur et nous mettent de
La joie, du bonheur dans la fête carnavalesque
Toute à la joie de Vaval avant sa mort
Vive le Carnaval.



3 - C'est le temps du Carnaval
La belle et son prince sont partis au vidé*
Oui c'est une chose à voir, à regarder, à faire
Toute cette fête en rouge et noir.

Les gens rient, ils se déguisent
Et au son de la musique des tambours
Ils dansent, ils chantent sous leurs masques et leurs perruques de touloulous*
A voir, c'est vraiment burlesque.

Arlequin, Pierrot La Lune et bien d'autres toujours
Sont au rendez-vous avec les diables et les reines
Ils dansent, ils se pavanent sur les chars
Avec joie, jusqu'à la crémation de Vaval
C'est les pleurs des veuves qui nous font rire chaque année.

Oui, ce mélange de couleur qui ravive les maquillages
Au son des voix qui hurlent sur les bwadjaks*
Nous font chaud au coeur et nous mettent de
La bonne humeur toute la semaine
Toute à la joie de faire éclater quelques feux de bengale.
Vive le Carnaval.


*Vidé = défilé ; Touloulou = personnage déguisé de la tête au pied, endimanché, masqué, perruqué, généralement des femmes, qu'on ne peut pas reconnaître ; bwadjaks = véhicule généralement hors d'usage, repeints au gout de chacun et transformé en chars motorisés et sonorisés

mardi 5 février 2013

RESPECT

Le quatrième atelier a été l'occasion de travailler sur l'association d'idées. Autour du mot RESPECT, les participants ont écrit tous les mots qui leur venaient à l'esprit pour constituer un pôle idéel (une réserve de mots). L'exercice demandé consistait ensuite à écrire une dizaine de lignes en reliant les différents mots trouvés par des phrases pour en faire un texte compréhensible. Tous types de textes étaient acceptés.


1. J'attire votre attention sur le manque de considération dont vous faites preuve régulièrement entre vous. La politesse veut que l'on se montre attentif et tolérant. Vous méritez plus de respect et d'amour. Un sourire, une amabilité, un merci, ça ne coûte rien et ça fait tellement de bien.

2. Dans toute forme de vie, de civilisation, il existe le respect. S'il faut rester courtois tout en faisant attention, il est bon d'être poli et aimable. Il peut prendre forme par le sourire, le regard et l'attention que l'on porte aux autres. L'amour, la fidélité ou l'attention sont des marques puissantes qui traduisent la considération ou la dimension qui fait vivre l'être humain. Le droiture assure, s'impose dans chaque acte et donne à tout être la mesure qu'on porte à celui qui le dit.
Le respect aussi se traduit par la politesse, le regard attentif, l'interêt aux valeurs de la vie. Il doit y avoir du sentiment dans ce qu'on apporte aux choses de la vie, le respect.

3. Mesdames et Messieurs bonsoir,
Ce soir, nous allons débattre tous ensemble des difficultés qu'ont vos enfants à respecter les personnes et les biens, et à se faire respecter eux-mêmes. Comme nous l'avons souligné dans le courrier d'invitation à cette conférence sur le respect, l'équipe enseignante a remarqué depuis la rentrée le peu de considération dont font preuve les élèves à son encontre. Le système scolaire n'a pas pour vocation première d'apprendre aux enfants des choses aussi simples que de dire bonjour ou merci. La politesse, la courtoisie, la franchise s'apprennent en famille. Certes, les enseignants sont là pour aider à plus de tolérance, de mérite, de reconnaissance. On ne demande pas aux enfants de faire la révérence, mais de porter plus d'attention à leurs camarades, et aux encadrants, de saluer en entrant ou en sortant d'un bureau et surtout d'être plus aimable avec leur Conseiller Principal d'Education.


SOUVENIRS (bis)

Composer un  acrostiche  avec le mot SOUVENIR.


Si on allait rechercher dans sa mémoire
Ou au fin fond de son cerveau
Urgemment quand on en a besoin, tous les
Vestiges de notre passé, nous serions
Ebahis de voir que tout est là, bien classé,
Net dans notre tête.
Irréel ? Non car les souvenirs
Restent à jamais gravés en nous.
Guisepa



Souvenirs, souvenirs de mon enfance
Oubliés, endormis, endoloris
Usés par le temps qui passe
Vidés de toute consistance
Emmurés dans le silence
Nettoyés par les années
Invisibles mais toujours présents
Relégués depuis longtemps aux oubliettes
Souvenirs, souvenirs, venez donc m'habiter !
Guisepa



Sentir le froid des vieux souvenirs
Oublier pour mieux aimer
Unir ses efforts et
Voir les effets
Envisager l'avenir sans froid et faire
Naître de sa volonté un climat
Insolite pour
Renaître de son passé. 




jeudi 31 janvier 2013

SOUVENIRS

Pour ce troisième atelier, les participants sont retournés en arrière, à la recherche de leurs souvenirs. A la manière de Georges Perec dans "Je me souviens", ils ont énuméré leurs souvenirs, les meilleurs comme les pires, les vrais comme les faux !


Les souvenirs de Guisepa Almerto
  • Je me souviens que quand je jouais dans l’arrière-cour chez mes grands-parents, j’aimais faire couler l’eau de la vieille pompe à bras.
  • Je me souviens que dans la cour de  mon école primaire, il y avait des grands tilleuls desquels je tirais les feuilles pour en faire des « araignées ».
  • Je me souviens que lorsque j’enfilais mes patins à roulettes j’avais le cœur qui tapait un peu vite car je tombais souvent.
  • Je me souviens des jeudis après-midi quand on allait en ville avec maman et mes sœurs pour faire les courses de la semaine.
  • Je me souviens que nous partions tous les ans trois semaines en vacances, serrées comme des sardines sur la banquette arrière de l’Ami 6, et que nous arrivions tous heureux  au bord de l’Atlantique.
  • Je me souviens des hivers très froids, quand le gel venait faire des fleurs sur les vitres de la cuisine.
  • Je me souviens des samedis après-midi sur le balcon à regarder les petits avions décoller et atterrir sur l’aéro-club tout proche. J’avais tellement envie moi aussi de prendre l’avion.
  • Je me souviens des grands jeux de ballon, en pleine chaleur, les après-midis du mois d’août, dans la cour de la résidence où j’habitais.
  • Je me souviens de ma rentrée en sixième, complètement perdue dans cet énorme collège et qu’il fallait changer de classe à chaque heure.
  • Je me souviens des grands repas de famille chez ma grand-mère quand il fallait demander la permission de quitter la table.
  • Je me souviens que j’aimais aller jouer chez mon cousin car il avait des Lego
  • Je me souviens que ma mère ne voulait pas que je ramène des livres de la bibliothèque car ils sentaient le vieux papier, et qu’ils avaient traîné dans toutes les mains.
  • Je me souviens qu’à l’école primaire, nous étions obligés de porter des blouses par-dessus nos vêtements.
  • Je me souviens de la vieille voiture de mon grand-père qui avait des clignotants qui se soulevaient.
  • Je me souviens de la mobylette grise de papa, sur laquelle il m’asseyait quand il rentrait du travail, le soir.
  • Je me souviens des coups de soleil que je prenais sur la plage, l’été, malgré la crème dont me tartinait maman.
  • Je me souviens que j’aimais aller voir mon grand-père quand il s’occupait de son jardin.
  • Je me souviens de mon autre grand-père quand il revenait de la pêche avec des gros poissons chats tout moches qu’il mettait dans le bac à lessive de la buanderie. Je n’avais pas le droit de mettre la main dans l’eau, mais je ne l’aurais pas fait car j’avais peur de ces poissons à moustaches.
  • Je me souviens que j'allais au cimetière avec ma grand-mère, très souvent, rendre visite à cette grande famille qui était la sienne mais que je n'ai jamais connue.
  • Je me souviens que j'attendais avec impatience les premiers jours de printemps pour aller faire des bouquets de jonquilles. 


D'autres souvenirs :

  • Je me souviens que je passais mes vacances au François. C'est à cette période que mon chat tant aimé, mais qui n'avait pas fait le voyage a disparu. Toute cette peine pour mes frères et soeurs pendant plusieurs jours, où ils avaient perdu toute joie et toute activité.
  • Je me souviens qu'une année nous ne nous sommes pas rendus au François, nous sommes restés à Fort de France : c'était des parties de football sur le terrain vague, des parties de pêche ou des balades à la mangrove de Dillon.
  • Je me souviens que quand la pêche était bonne on revenait avec au moins 2 kg de ciriques. Le soir ma mère confectionnait une bonne et délicieuse soupe.
  • Je me souviens de la période du passage de l'école élémentaire à la 6ème du collège de Sainte-Thérèse, tout changeait : j'avais des matières plus importantes et en plus je prenais plaisir à avoir des bulletins qui signifiaient que j'avais bien travaillé.
  • Je me souviens que j'étais un enfant fragile, sensible au froid et à la pluie, de la sorte que je m'absentais souvent , mais je rebondissais dans mon travail. 
  • Je me souviens des jeux de bille, jeux de corsaire, les périodes de cerf-volant au mois de janvier ou février.
  • Je me souviens qu'on s'amusait à rouler des pneus avec un bâton, ou encore avec des yoyos. 

Les Souvenirs de Réjane

Je me souviens qu’hier, j’ai chanté des chansons avec mon fils après l’avoir récupéré à l’école.
Je me souviens qu’avant-hier, je suis allée à la campagne du Lorrain et que j’y ai passé un moment agréable. J’ai pu récupérer des caramboles et des choux.
Je me souviens que la semaine dernière j’ai passé une journée entière à faire des démarches administratives.
Je me souviens  que le mois dernier, j’ai passé une semaine super agréable avec ma famille lors d’une croisière dans la Caraïbe.
Je me souviens  que l’année dernière, mon filleul a fêté son anniversaire et qu’il m’a envoyé des photos en souvenir.
Je me souviens que le jour de la naissance de mon fils, j’ai « galéré » sur la table d’accouchement à tel point que les sages femmes se sont relayées durant au moins plus de trois heures. Mais au final, malgré tout, j’étais heureuse.
Je me souviens que le jour du mariage d’une amie, j’avais trouvé cela extraordinaire car un jardin avait été élaboré dans la salle.
Je me souviens que le où je suis rentrée au lycée, nous avions formé un petit groupe d’élèves avec qui je suis toujours resté en contact.
Je me souviens que lorsque j’étais au collège, il y avait le cours d’EFS. Le professeur nous avait fait fabriquer des bancs de A à Z. et, que j’ai toujours le mien.
Je me souviens que lorsque j’étais enfant, mon grand oncle aimait jouer aux dominos. Et, que je passais de bons moments à jouer avec lui ou à le regarder jouer.
Je me souviens  que lorsque j’étais enfant, mon voisin qui était déjà à la retraite passait son temps à faire de la mécanique sur son ancienne voiture.
Je me souviens  que le jour de ma naissance, ma mère était très heureuse car je suis sa seule fille.



D'autres souvenirs , encore :


  • Je me souviens de la télé noir et blanc et des feuilletons comme Thierry la Fronde et Zorro.
  • Je me souviens que l'on parlait beaucoup de la Guerre Froide, et que je croyais qu'on la nommait ainsi parce que l'URSS était un pays froid. 
  • Je me souviens de l'assassinat de Kennedy.
  • Je me souviens du premier pas d'un homme sur la Lune que j'ai pu regardé à la télé.
  • Je me souviens que les hivers étaient froids et qu'il y avait beaucoup de neige.
  • Je me souviens de l'odeur des pelures d'orange dans le poêle à bois de la classe de CE1.
  • Je me souviens qu'à chaque rentrée scolaire on m'achetait toujours une blouse neuve. 
  • Je me souviens que mon grand-père fumait des cigarettes qu'il roulait lui-même, assis sur les marches devant sa maison.
  • Je me souviens des encriers, des porte-plumes et des plumes Sergent-Major. Je faisais beaucoup de tâches.
  • Je me souviens que ma meilleure amie a appris à faire du vélo avant moi et ça m'a vexée.
  • Je me souviens des grèves de mai 68 et de tous les gens qui défilaient avec des pancartes.
  • Je me souviens des Carambar qu'on achetait avec des pièces de 5 centimes.

Finalement.... chacun peut se souvenir en remontant progressivement dans sa mémoire....







lundi 28 janvier 2013

PORTRAIT

Afin d'aider les participants à établir un portrait, un support "photo d'une femme" a été utilisé, puis chacun a répondu à un questionnaire du "Portrait chinois" : Si elle était une musique, si elle était une couleur, si elle était un film.... etc. Le portrait à faire était celui de son arrière grand-mère en s'appuyant sur ses réponses.


Trois portraits ont été dressés.

1. Myriam Dark Crystal était mon arrière grand-mère. Je ne l'ai pas connu, mais on m'a beaucoup parlé d'elle. Née au Bahamas elle avait grandi à Bethléem, dans une ferme où elle menait une vie paisible. Elle préparait des sirops de mangue, d'aloé-vera et de délicieux couscous dans le grand vase de terre rouge, qu'elle faisait cuire sur un  tas de bois qu'elle allumait elle-même.
De tout temps, elle était connue pour ses boléros et ses valses. Elle avait une devise, jour après jour, chaque chose en son temps. Mais tel le ressac elle était un fin stratège et rien ne lui échappait.

2. Mon arrière grand-mère vivait dans une maison située dans une grande prairie. Elle se levait tous les jours avec cette philosophie que le temps était de son côté. Elle avait dans ses souvenirs ces légendees qui se racontaient quand elle était petite fille, par exemple, la légende des Poignards Volants. D'ailleurs elle avait gardé de son père, le sabre légendaire avec lequel il avait combattu auprès de ses compatriotes pour libérer la patrie.
Elle aimait regarder le ciel, surtout la nuit car elle avait une attirance pour un astre en particulier, Jupiter, qui pour elle symbolisait la vie. Elle aimait bien les vêtements jaune, ou gris. Elle avait aussi beaucoup d'admiration pour une chatte, bien menue, qui la suivait dans tous les déplacements.
On disait de mon arrière grand-mère qu'elle était aussi dur que du chêne, en bien ancrée dans sa terre. Elle ne voyageait pas, elle ne connaissait que son patelin où il faisait bon vivre, surtout au moment des repas, confectionnés de riz et de viandes cuits au wok, en chantonnant des morceaux de chants régionaux. Depuis le décès de ses parents, elle est partie un matin, après avoir souri à la vie, habillée d'un pantalon gris et d'une chemis ejaune, telle une colombe.

3. Autrefois on ne vivait pas bien vieux et c'est la raison pour laquelle je n'ai pas connu mon arrière grand-mère. Pourtant elle avait du être chouette, car elle était de nature optimiste avec toujours cette devise : après la pluie vient le beau temps". Et elle avait bien raison d'y croire, car elle vivait dans une banlieue grise, dans un coron, avec les "Gens du Nord" comme dit la chanson. En hiver, elle avait toujours une cafetière remplie d'un liquide noir et brûlant pour ses amies avec lesquelles elle aimait jouer au bridge. Elles y jouaient dans sa cuisine, la seule pièce qui était chauffée par l'énorme poële à bois. Quand revenait le printemps, elle ressortait, un petit foulard sur la tête, pour prendre l'autobus et se rendre au bal du samedi soir. Là, sur la piste, elle enchaînait tango, valse et java telle Cendrillon au bras de son prince charmant. La semaine, elle s'occupait de son jardin, plantant choux et navets en terre, récoltant quelques fraises sous un climat résolument continental et humide. Cela ne la dérangeait pas, elle y était habituée depuis sa naissance, son père avait même vécu au temps de Zola et aurait pu écrire lui aussi Germinal. Il y était descendu, lui, au fond de la mine. Elle, insouciante, quand revenait l'été, chassait souvent avec le fusil de chasse de son père, les tourterelles et les faisans. C'est à la même époque qu'elle préparait pour les ouvriers agricoles de la ferme d'à coté, les fameuses moules frites.
Guisepa Almerto

jeudi 17 janvier 2013

AUTOPORTRAIT

Après avoir répondu au questionnaire de Proust, et en s'appuyant sur leurs réponses, réelles ou fictives, les participants devaient dresser, en quelques lignes, le portrait de l'écrivain imaginaire qu'ils pourraient être. 

Guisepa Almerto
Guisepa, d'origine italienne, a toujours aimé Miami, où elle s'est installée pour écrire. C'est là qu'elle a rencontré pour la première fois, Céline Dion, qu'elle adore. De son côté français par sa mère, elle a gardé un goût imodéré pour le foie gras, mais aussi pour les auteurs-compositeurs chanteurs, tels que  Claude Nougaro ou Serge Gainsbourg. Elle est ouverte, bavarde et adore la franchise. Malgré une grande paresse, elle se bat contre les inégalités. Elle serait une Mère Térésa si elle en avait la force. En attendant de finir l'ouvrage qui lui tient à coeur sur les droits donnés aux femmes, elle rève de fonder une grande famille.