samedi 13 juillet 2013

DIALOGUE A LA MATERNITE

Atelier du 11 juin 2013 : Imaginer un dialogue entre deux bébés qui viennent de naître.

- Beuh ! Beuh ! Beuh !
- Tu ne peux pas te taire toi ? Je sais bien que tu viens de naître, mais ce n'est pas une raison. Est-ce que tu sais seulement pourquoi tu pleurs ?
- Beuh ! Beuh ! Euhya ! Euhya !
- Et c'est reparti de plus belle ! Eh, toi tu m'entends ? Je te dis de te taire. C'est une clinique ici, il y a des gens qui se reposent. En plus tu es né par césarienne, tu n'as pas du trop souffrir.
- Je pleurs si je veux d'abord. D'ailleurs, c'est ta peau frippée qui me fait peur. Surtout ne regarde pas dans la vitre, t'es pas beau à voir.
- Mais pour qui il se prend ! Il n'y a pas deux heures que tu est sorti et déjà tu insultes les plus grands. C'est toi le plus frippé. Est-ce que tu as vérifié si tu étais bien complet ?
- Complet ? Euhya ! Euhya !
- Bon ne pleurs pas. C'est pas grave. On n'est pas parti sur de bonnes bases. Je me présente : Julia, je la fille du président, et toi ?
- Moi ? Je ne sais pas : mes parents ne me l'ont pas encore dit.
- Et comment tu aimerais qu'il t'appellent ?
- Euh.... Lotus !
- C'est un nom de voiture ! Tu es un garçon ?
- Non ! Quelle horreur ! Je suis une fille. Lotus c'est un nom de fleur. Julia, c'est aussi un nom de voiture.
Oscar Elie.



- Oh quel boucan ! On ne s'entend même plus pleurer ! Il y en a qui voudrait dormir ! Mais qu'est ce qu'ils ont tous à pleurnicher et hurler en même temps ? Et toi, là.... tu es le seul qui ne dit rien.
- Ah ben, t'as qu'à mettre des bouchons dans tes oreilles et te tourner de l'autre côté !
- T'es marrant toi, mais vu comment je suis emballé dans le lange, je peux à peine bouger. Tu t'appelles comment ?
- Euh.... qu'est ce que j'en sais ? Et toi ?
- Moi c'est Cécile, c'est une dame qui me le dit tout le temps quand elle m'attrape et me secoue contre elle. Et toi, alors ?
- Ben moi, personne ne me parle, il y a juste une grande dame qui m'enfonce un truc tout mou dans la bouche, m'oblige à boire, puis elle me tape dans le dos. Quand je suis mouillé, elle me change, mais elle ne dit jamais rien.
- T'es jamais sorti de cette pièce ?
- Non et toi ?
- Oui, souvent, mais on m'amène ici le soir pour que la dame puisse dormir. Ils disent tous que je confond le jour et la nuit. Qu'est ce que je peux y faire, je viens juste d'arriver !
- Tu as de la chance, moi je ne sais pas qui je suis, je suis jamais sorti et tu es la première qui me parle.
- C'est bizarre. Essaie de pleurer très fort pour voir
-Tu crois que ça va marcher ?
Mais oui, je te dis, Moi quand je pleure, ça marche : il y a tout de suite quelqu'un qui vient.
- Bon, j'essaie : ouin ouin ouin !!
- Plus fort, c'est pas assez fort ça !
- OUIN OUIN OUIN
- Et regarde, il y a quelqu'un qui vient.
- Euh, c'est qui ?
- Je ne sais pas, je ne connais pas encore tout le monde. Et là, où vous l'emmenez ? Revient.... Ah, c y est, tu es revenu, je m'inquiétais. Il ne reste plus qu'une bande de pleurnichards dans leur berceau. Alors raconte, c'était comment ?
- Bouh.... snif, j'ai eu très peur.
- Trouillard !
- Je voudrais retourner bien au chaud, où j'étais avant !
- T'es fou, toi ! On ne peut pas repartir. Il va falloir que tu t'habitues.
- Oh regarde, c'est qui la jolie dame qui arrive ?
- On dirait qu'elle vient pour toi....
- Coucou ma petite puce.... c'est maman. Bonjour mon bébé, n'ai pas peur, maman est là, maintenant.
Guiseppa


mercredi 5 juin 2013

LA SYLLABE IMPOSEE

Composer une histoire dont tous les mots (noms, verbes, adjectifs) commencent par la syllabe "dé".


Le despote déchu, en débardeur déchiré, la dégaine du désespoir, déambulait au détour d’un dépôt. Lui, défini comme mi démon, mi démiurge, était détrôné, détruit, démystifié par un débutant débile, qui l’avait débouté comme un détritus aux dés. Il était dégouté et bien déterminé à défier son dérouteur. Après le déjeuner, il déclara défier le débile. Il s’en débarrassa, déterminé à détenir son destin de débauché.
Oscar Elie
 
Sous un déluge démentiel, le débile déclama sa déclaration à la décoratrice décomposée. Le démon, au désespoir, dévissa et déboulonna la déesse et le démiurge de leur destinée désormais désuète, les déposant à la décharge avec dédain. La décoratrice, décolorée et défaite, décrocha son déjeuner et décampa vers la déviation. Sans se démonter, le détraqué la débusqua au détour de la descente vers le dépôt des débardeurs. Au désarroi et désespérée, la décoratrice décida de se déchaîner, de défier et dézinguer le despote. A la dérobade, elle le désarma en le désarçonnant.  Dessoulé et dégrisé, le déséquilibré déguerpit définitivement vers le dépotoir, déboula, le débardeur tout déchiré sur le dériveur désert. Il se déshabilla et dériva, désœuvré et dérouté, vers son destin de décadence.
Guiseppa

lundi 3 juin 2013

JEU DES CADAVRES EXQUIS

Cadavre Exquis : A partir d'une liste de désagréments et petits ennuis quotidiens, écrire à plusieurs mains, une histoire sur le thème "Une semaine infernale".

Une semaine pourrie
Ce 1er jour de la semaine, mon réveil n'a pas sonné. Je ne le programme pas pour me réveiller, car je me réveille très tôt, beaucoup trop tôt, mais juste pour me signaler qu'il est temps de me lever. Je suis donc à la bourre. Je me prépare à toute vitesse, ne prends pas de petit-déjeuner et Paf ! La crevaison ! Ah, il y a de ces jours ! J'appelle un ami qui m'aide à réparer mon pneu et à finir ma journée.
Je ne pourrai pas oublier ce lundi pourri, hier ! Je me lève plus tôt à cause de cette voiture qui passe avec une sono si forte qu'elle fait virer mon lit. Aujourd'hui, j'ai un rendez-vous important. Certain de n'être pas en retard, j'arrive sur le lieu, et je ne peux que constater l'absence de mon interlocuteur. Je suis dans une rage folle, car j'ai tant de choses à faire.
Mercredi, après une nuit d'insomnie, je vais trouve cette journée très longue J'ai à peine posé le pied que déjà, je sens qu'il y a un truc qui cloche. Une odeur de brûlé assaille mes narines pas encore vraiment réveillées, en même temps que j'entends un remue-ménage dans la cage d'escalier. Pim-pom, pin-pom! Oh là, ça doit être grave ! Par le fenêtre de la chambre, je vois les pompiers arriver dans la cité, déplier la grande échelle juste sous mon bacon. Le pompier qui monte me fait signer de le rejoindre. En moins de deux minutes, je me retrouve en pyjama et pieds nus sur le parking à 5 h 30 du matin. Je sens que je vais devoir expliquer encore une fois à mon patron pourquoi je ne suis pas à l'heure. Quelle poisse ! Et je voulais demander mes congés.
Jeudi : c'est ma journée de repos. Je vais pouvoir dormir un peu. Drinnnng ! Qui sonne à ma porte. J'aperçois le facteur par le juda. Une minute ! Je m'habille, rapidement, et je me retourne un ongle. Ouille ! J'ouvre rapidement la porte au facteur qui me tend un paquet qui m'échappe des  mains et tombe par terre.
Vendredi, rien a changé. Ce matin, le réveil n'a pas sonné. J'ai bien dormi au petit matin. Je comprends maintenant le mot : grasse matinée. Bien que mon sommeil eut été agréable, un mal de tête vient tout perturbé. Pas de facteur aujourd'hui mais la sonnerie de la porte sonne. C'est la voisine qui m'informe que ce soir ils organisent chez eux l'anniversaire de leur mariage, et je pourrais me joindre à eux. Bon, je sens que je dormirai demain. Profitons-en pour réparer la crevaison, bien recharger la batterie du téléphone, et je serais prêt pour la grande fête de ce soir.
 
Une semaine noire
Pourquoi pleut-il ne ce lundi matin ? Vite je me lève car je dois faire face aux embouteillages. Guylène me sonne pour me souhaite une bonne semaine Je prends enfin ma douche, et me prépare. Bref, je suis déjà en retard. Mais restons zen, roulons tranquillement. Je suis enfin à mon rendez-vous.
Et rebelote, mardi sera encore une journée où rien ne va marcher. C'est comme ça, je le sens dès le réveil. Et d'ailleurs, pourquoi n'a-t-il pas sonné ce matin ? Encore une panne d'électricité, cette nuit, je parie. Il faut que j'aille vérifier la machine à laver. Et zut, évidemment, il y a de l'eau dessous. Comme si j'en avis pas assez avec le repassage d'hier soir, maintenant il va falloir que j'éponge le sol. Je vais finir par me payer une bonne migraine avant de commencer à travailler. J'espère que demain ça ira mieux car j'ai rendez-vous chez le dentiste après le boulot. Aie ! Mais qu'est ce qu'il fiche sur le canapé ce chat . Il m'a griffé le dos quand je me suis assise dessus. Je peux même pas déguster mon cappuccino tranquillement.
Déjà  mercredi ! Que le temps passe vite. Il me faut vraiment finir mon ménage ce matin avant d'aller chez le dentiste, car je ne sais pas à quelle heure je sortirai de là.  Demain je reçois mes copines de danse. Aie, et cette migraine qui me reprend, et ce chien qui aboie sans arrêt. Mais que se passe-t-il dehors ?
Rien n'a changé ce jeudi. Cette migraine qui continue, le téléphone qui ne cesse de sonner. Mes copines me sonnent pour s'assurer que le rendez-vous à la maison tient toujours. Vite au balai et enfin, elles arrivent. Nous passons toute la journée ensemble. Vingt et une heures : ça fait 8 heures que nous papotons, rions et racontons. La journée est termine, fatiguée, sans regarder l'état de la maison. Je plonge dans mon lit, pour du sommeil bien mérité.
Ce matin, réveillée très tôt ce matin, par ces chiens qui continuent d'aboyer depuis 2 jours, je file à la cuisine. C'est l'apocalypse, les filles m'ont tout laissé en plan. Il y a de la vaisselle partout, des mégots froids qui empestent, des papiers de sucreries dans les vases. Elles se sont lâchées, les malpropres, même ma salle de bain est sans dessus-dessus, mon maquillage est renversé dans le lavabo, mes parfums débouchonnés et les serviettes ont du servir à une horde d'indiens pour enlever leurs peintures de guerre. Ah, elles ne sont pas prêtes de revenir. Heureusement, je vais avoir le week-end bien pourri pour ranger et me reposer, car comme d'habitude, la météo annonce de la pluie et des orages !
 
Une semaine de cauchemar
Un lundi au soleil, c'est une chose qu'on aura jamais ! Cloclo en chantant cela, avait complètement tort. Il faut beau tous les lundis, car après un week-end pourri, sous le vent et la pluie à rester enfermée, devant la cheminée, miraculeusement, le soleil revient ! Et cela fait déjà deux mois que ça dure. Le hic, bien sûr, c'est que le lundi, tout le monde travaille, moi compris. C'est avec désespoir que je vois le soleil facétieux me faire de l'œil à travers la vitre de mon bureau. Il aura déjà disparu à l'horizon depuis longtemps quand je rentrerai à la maison. Allez, on verra bien demain.
Ah, le mardi : je suis sur le terrain pour faire des relevés Comme la veille, un soleil radieux illumine le ciel. Mais j'ai oublié mon cahier de note, alors que je suis déjà dans ma voiture. Je retourne le chercher et c'est en sortant du bureau qu'une pluie torrentielle s'abat sur moi.
En ce mercredi, temps gris. Je n'oublie pas ces deux derniers ours. Je respire un grand coup, puis expire Je ressens une joie immense énergisant mon esprit : la journée sera bonne, et elle sera bonne ! J'ai pu tout faire, malgré de menus tracas ; je suis allée à la boulangerie et respirer la bonne odeur du pain aromatisé, des gâteaux aux milles couleurs dans les vitrines. Mais quand je veux goûte à ce nouveau pain, je suis déçu : il n'y a pas de soleil, c'est un pain de régime. Je me faisais une telle joie !
Jeudi. Ce matin, je n'ai que ce pain sans sel pour mon petit-déjeuner, avec du beurre sans sel, et café sans sucre, ca j'ai oublié d'en racheter, hier. Je vois cela comme une mauvaise augure pour la journée. Coupure d'eau : pas de douche fraîche pour me réveiller ; l'ascenseur en panne, je me tape les cinq étages pour regagner mon bureau. L'ordinateur ne veut pas démarrer, il bogue en boucle, en émettant des bips-bips aigus d'agonie. Mon chef finit par débarquer dans mon bureau en me demandant le rapport. Il est furax ! Bien sûr chef, quand mon ordinateur voudra bien se mettre à travailler.
Je dois réagir car nous sommes vendredi, et la semaine s'achève : je n'ai pas avancé d'un iota. Une bonne douche fraiche, aujourd'hui, mais à peine essuyé, mon nez coule. Non, pas ça ! Un rhume, pas ce matin ! Oh et cette migraine.. ! Oh non, mon portable, je l'ai oublié. Je dois retourner le chercher car je dois préparer la réunion de ce soir et tous mes contacts sont dedans. Et évidemment pour changer, les embouteillages. Que vais-je pouvoir faire ce week-end ?

dimanche 12 mai 2013

JE TE REGARDE DORMIR....

  1. Questionnaire pour créer un personnage : couleur des yeux, des cheveux, forme du visage, où il vit, ce qu’il déteste, son activité, ses vêtements, ses sentiments, ses amis, ses relations, un détail physique reconnaissable, sa famille, ses habits.
  2. Inventaire des lieux du sommeil sur petits papiers : où l’on a déjà dormi, où l’on pourrait dormir, où l’on pourrait imaginer dormir (même les plus insolites)
  3. Tirer au sort un lieu dans le pot commun
  4. Echanger les personnages avec un autre écrivant
  5. Ecrire un texte avec le personnage et le lieu, qui commence par « Je te regarde dormir…. », au présent de l’indicatif.
  6. Rendre le texte à l’auteur initial du personnage. Le personnage se réveille : écrire un monologue intérieur.

1 - Je te regarde dormir, sereine et fraîche, entre les plus hautes branches d'un grand arbre. Et je m'interroge. Comment es-tu arrivée là ? Car moi, j'ai eu du mal et je suis tout écorché et essoufflé. Mais tu ne réponds pas. Tu as de longs cheveux frisés et blonds, le visage rond, les pommettes roses, comme un bébé qu'une cigogne aurait oublié de livrer.
Je te regarde dans cette sorte de maison troglodyte à la cime d'un arbre géant, avec ton pantalon treillis, ton pull rose, les tennis à fleurs aux pieds. Tu sembles impassible, toi qui détestes les gens sans-gêne, voir ta grande taille, maigre étendu sans pudeur. J'écoute le bruit des vagues. Est ce les vagues qui t'ont déposé là ? Et tes parents, ton père, ta grand-mère et ton petit neveu, ne s'inquiètent-ils pas ? Soudain, elle ouvre les yeux, de grands yeux marrons. Mais ce n'est pas elle, c'est sa sœur jumelle.
Oscar Elie

Wouaouh !! Que'est ce que je fiche là ? Oh là ! mais je vais tomber ! Oh ma tête, qu'est ce que j'ai mal à la tête ! Bon, il faut que je me stabilise, puis je vais essayer de rassembler mes esprits. Voyons, hier soir, j'étais avec les deux jumelles quand ma propre jumelle est arrivée. Puis nous sommes parties finir la soirée avec un pack de bières, sur la plage. Ensuite..... je ne sais plus.
Ah si, ça me revient, elles sont parties toutes les trois en discothèque, mais moi je n'en avais pas envie. Alors je suis repartie en direction de la forêt, celle qui débouche sur la falaise. Mais pourquoi je suis perchée en haute de cet arbre, et c'est quoi cette maison bizarre ? Et c'est qui le type qui me reluque comme ça ?
Allez encore un petit effort ma vieille, tu vas finir par comprendre. Bon, pour le moment, je fais semblant de ne pas l'avoir vu, et j'essaie de descendre. Ah là, ça tangue encore¨. Plus jamais de bières sur la plage, ça c'est mortel. Tout ça pour m'endormir au bruit des vagues.... et même pas ! Oh c'est quoi tous ces pompiers en bas ? Qu'est ce qu'ils disent ? C'est pour moi qu'ils sont venus ? Non mais je ne vais pas sauter dans leur couverture tendue en bas ! Finalement je suis bien en haut de mon arbre. Je me rappelle maintenant, il m'a sauvé cet arbre. Sans lui, je serai tombé tout en bas, au pied de la falaise, quand j'ai perdu l'équilibre cette nuit ! Et en  prime, j'ai trouvé, par hasard, l'entrée des anciens troglodytes perdus, utilisés voilà bien longtemps par les pillards des mers.
Guiseppa

2 - Je te regarde dormir, et je te sens enfin libéré. Loin de ton île natale, tu vas maintenant pouvoir donner libre cours à ta passion pour le Grand Nord. Déjà hier, quand nous avons construit cet igloo avant la nuit, j'ai aimé notre discussion sur l'amitié sincère. Sans elle, nous ne serions pas là, tous les deux, au milieu de nul part, pour les deux prochains mois. Comme toi, j'en avais marre de la vie en famille, toi avec tes pères, mère, oncle, frère et belle-sœur, moi avec tous ces tracas de succession assortis de la douleur du deuil. Tu m'as réchauffé le cœur quand tu m'as dit que tu détestes la brutalité et la malveillance. Je te regarde dormir, encore et encore,, une petite vapeur s'échappe de ta bouche quand tu souffles, et ton visage rond est encore plus clair que d'habitude, sous ce soleil de minuit. Une mince pellicule de glace s'est formée sur la pointe de tes cheveux courts, et je vais remonter encore un peu plus la couverture sur ton visage. Il faut que tu dormes, demain tu devras te mettre au travail et gérer toute l'activité scientifique que nous mettrons en place pour notre été sur la banquise. Je vois que tu as déjà commencé à te réveiller, je ne vais plus bouger, rendors-toi, ce n'est pas encore l'heure. Ta montre posée à côté de tes petites lunettes rondes ne sonnera pas avant deux bonnes heures. Tu vas pouvoir retourner au pays des songes et rêver à tes amis, à tous ceux que tu as déjà croisés ou que tu croiseras un jour.
Guiseppa

Hum !! J'ai bien dormi. Je dormirai bien encore des heures, bien au chaud sous cette couette. Mais l'aventure m'attend. Il n'y a pas une minute à perdre. Je ne dois rien oublier. Ma tenue de plongée, masque, bouteilles, les balises, et hop dans le canot. Je rame, je rame, je m'éloigne de plus en plus, je ne vois presque plus mon igloo. Soudain ! Tut...tut...tut....mon sonar m'indique une grosse masse. oui, c'est elle : la baleine blanche. Aussitôt je plonge à la rencontre de l'animal, mes balises à la main. Et toc, une balise sur sa nageoire, une autre, sur la queue. La baleine se retourne, me regarde dédaigneuse, et me fait "poust". Je me réveille en sursaut, le livre de Mobidick dans les mains.
Oscar Elie


dimanche 28 avril 2013

Dans la rue......

A partir de cinq mots imposés, pris au hasard dans la liste établie lors de la séance sur le thème de la rue, décrire dans un premier temps la rue de son enfance.
Puis dans un second temps, décrire sa rue actuelle.

ANTAN LONTAN
Bus scolaire, usine, panneaux de signalisation, trottoir, lampadaire

Je vois encore ce bus scolaire, ces élèves, des enfants d'ouvriers, travailleurs de l'usine à découper. Je vois ces vieux panneaux de signalisation, une rue sans trottoir, uniquement des caniveaux de part et d'autre, avec des lampadaires éclairant difficilement, le soir. Et pourtant il se dégageait un parfum d'huile brûlée, de sueur, de souffrance, là où la misère s'épanouissait lentement.
Sioul Nobel

Usine, voiture, enfants, police, danseurs de hip-hop

De mon enfance, je n'ai plus guère de souvenirs que ceux de la rue où j'habitais. Des sons, des odeurs, des couleurs, tout cela me revient comme des flashs. C'est vrai qu'en ce temps là, vivre dans la rue n'était pas synonyme de "sans domicile". Moi j'y passais mes vacances, dès que j'avais la permission de sortir le matin, pour n'y rentrer qu'à l'heure du déjeuner et du goûter. Jusqu'au soir, les enfants étaient libres comme l'air. Aucune voiture ne passait jamais dans cette rue, à part la charrette de livraison tirée par un gros cheval de trait qui amenait les colis à l'usine au bout du chemin. C'était toujours une récréation de voir ce cheval arriver, surtout quand il lâchait son crottin sur la chaussée. La plupart des enfants s'enfuyaient en se bouchant le nez, mais moi, je prévenais toujours ma grand-mère qui habitant la maison d'en face. Elle ramassait le crottin tout fumant pour faire son engrais de jardin, et ses fleurs l'en remerciaient, généreusement.
De temps en temps, on voyait arriver le gros chef de la police, surtout quand nous envoyions nos ballons dans les jardins des riches propriétaires du bout de la rue, qui n'appréciaient pas de nous voir grimper par dessus les clôtures pour récupérer nos précieuses balles. Le plus marrant c'était les jours de pluie, chaussées de bottes en caoutchouc. Nous avions le droit de sortir, mais uniquement pour aller ramassser les escargots dans les fossés. Ma soeur et moi, ne pouvions pas nous empêcher de sauter dans les flaques laissées par les averses, au grand dam de maman. Le soir, la rue retrouvait un air plus tranquille, de campagne embourgeoisée l'été par l'arrivée des gens de la ville dans leurs propriétés. Ils auraient été attérés de voir que plusieurs années après, ce bout de terroir était devenu une banlieue surpeuplée, où les danseurs de hip-hop se partagent le bitume avec les taggeurs et les revendeurs en tout genre.
Guiseppa

MAINTENANT
pâtisserie, tags, chat, poubelle, vieille dame

Ce matin, j'ai été encore réveillée très tôt, par le camion qui ramasse les poubelles. Comme la rue est une impasse à forte déclivité, le camion descend  à reculons, d'opù ce bi-bip aigu qui déchire le petit matin. J'en serais quitte pour faire la sieste dans l'après-midi, à moins que la vieille dame d'en face ne mette sa télé tellement fort qu'on peut suivre, jour après jour, les sagas feuilletonesques dont elle abreuve la rue du matin jusqu'au soir. Même son chat n'en peut plus. Il se réfugie tous les jours sous ma voiture, n'en sortant que tard le soir pour chasser les ravets. Il court le long du muret recouvert de tags, avant de grimper par la brêche et de s'engouffrer dans le fourni de la pâtisserie voisine, où je suppose qu'il doit voler deux ou trois biscuits, car je vois souvent l'apprenti courir avec un balai à la main derrière l'animal. Cette rue c'est comme un livre à ciel ouvert, où l'on en apprend plus sur ses voisins en une journée d'observation que par les commérages de la maquerelle du coin. Il y a celui qui sort en catimini au pipirit chantant de chez la petite brunette du bas de la rue. Il va se dépêcher d'être chez lui avant le réveil de son fils, qu'il amènera au collège. Il y a aussi cette belle femme aux nombreux bijoux en or qui vient de s'acheter son premier 4x4 flambant neuf. C'est à peine si elle dit bonjour maintenant. Puis il y a ce couple, elle très discrète, toujours bien mise, et lui, parfaitement rasé, plus de 150 ans à eux deux, mais droits comme des I, marchant la main dans la main. Et toujours ce défilé de petis cons, sur leurs pétrolettes, montant et redescendant l'impasse, à grand renfort de bruits de moteur, laissant leurs traces bruyantes et malodorantes monter dans l'air étouffant de la soirée qui commence. Pour un peu, on en resterait à contempler cette vie grouillante.
Guiseppa


mercredi 27 mars 2013

LOGORALLYE

Raconter la même histoire, sous deux angles différents, à partir de mots imposés :
chemisier, pluie, restaurant, accident, chat, palpitations, dénoué, malingre, immeuble, semblable.
1ère version : Raconter une histoire vu d'un oeil extérieur, le narrateur ne fait pas partie de l'histoire, il observe une scène et la raconte à la troisième personne, comme si elle était filmée. Utiliser les mots imposés dans le désordre.
2ème version : raconter la même histoire mais à travers l'oeil d'un des personnages. Cette fois-ci, on utilise la première personne du singulier, et le lecteur doit savoir tout ce que ce personnage fait, pense ou dit. Utiliser les mots imposés dans l'ordre.


UN ACCIDENT QUI AURAIT PU MAL TOURNER
1 - Juste devant l'immeuble rouge où stationne d'habitude un bus, des enfants jouaient à courir derrière un chat tout pelé, qui réussit tout de même à échapper à ses poursuivants. La mère de l'un deux, le chignon à moitié dénoué, s'avança vers eux en tenant un chien malingre. C'est à ce moment-là que la pluie se mit à tomber, semblable à des hallebardes. Son chemisier fleuri fut tout trempé un quelques secondes et elle voulut se réfugier sous le kiosque du restaurant. Elle se mit à courir sans regarder avant de traverser et ce fut l'accident. Son corps rebondit sur le capot, l'envoyant en l'air, puis elle retomba sur la chaussée avec un drôle de bruit. Puis, plus rien ne bougea, sauf quelques palpitations sous son chemisier désormais ruiné. Elle se mit à genoux, se tâta, récupéra la laisse du chien qui lui n'avait pas bougé d'un pouce, se releva et envoya un coup de pied sur la voiture à pédales de son rejeton en le traitant de tous les noms. Puis, elle partit, perchée sur ses talons hauts, en tirant sur la laisse pour que le chien avance.

2 - Oh mince ! Mon chemisier est trempé et tout déchiré. C'est pas possible qu'une si belle journée soit gachée par cette pluie soudaine et que je me retrouve à genoux au beau milieu de la route. Quel petit con, ce gamin ! Je voulais juste me mettre à l'abri sous la tonnelle du restaurant d'en face avec Médor, quand Maxence a déboulé du coin de la rue avec sa caisse à pédales.
- "Non mais, ça va pas, t'aurais pu provoquer un accident plus grave ! Heureusement qu'il n'y avait pas un chat".
bon, j'en suis quitte pour un vol plané sur le goudron, des tâches sur mes vêtements et quelques palpitations.
- "Et mon coeur, t'y a pensé, Max, à mon coeur ?"
J'ai du bien amuser la galerie, les quatre fers en l'air sur le capot d'une voiturette rouge ! Ah je vais en entendre parler pendant des semaines dans le quartier ! Quel plouc ce gamin ! Son père tout craché, à ne faire que des conneries, sans jamais réfléchir.
Bon il va falloir aussi que je me recoiffe car mon chignon est tout dénoué, mais ça attendra.
- "Eh, le chien, tu viens ? Ta gamelle t'attend et va falloir que tu te remplumes un peu, t'es trop malingre".
 Je devrais quand même aller voir le véto en bas de l'immeuble rouge juste en face, car il fait peur à voir mon cabot, en tout point semblable à un vieux coyotte décharné.
Guiseppa



D'autres  histoires à suivre.....

dimanche 24 mars 2013

Cadavres exquis

A partir de la photo d’un visage et celle d’un paysage, commencer une  histoire. Au bout de deux phrases dont la deuxième entamée, passer à son voisin qui doit continuer le récit en s’inspirant de ses propres images tout en tenant compte de la contribution précédente, puis rendre à nouveau à son initiateur. Et ainsi de suite. Durée : 30 mn.

Sur une proposition de Myrtille, Guiseppa est entrée dans son jeu.
Une vaste étendue ondulant au gré des vents s’étend jusqu’à l’horizon. J’imagine bien les icebergs se baladant entre les glaciers. Je faisais très attention, guettant depuis la plateforme, et guidant le capitaine. « Attention ». A droite, il faut éviter les rochers émergeant à peine de la surface du sable. Le désert est blanc immaculée. Il contrastait fortement avec ceux que j’avais l’habitude de voir le long des côtes arabiques. Toute cette neige, je n’avais jamais imaginé lel désert sous un manteau de la neige. Heureusement le vent souffle fort et les nuages commencent à disparaître derrière les montagnes. Le ciel est redevenu bleu d’un seul coup, et j’envisage la suite de la traversée plus sereinement. Je remettais mon bandeau en place et  j’arrangerais mes cheveux plus tard. Dans l’immédiat, j’essaie de maintenir le cap car un manque de vigilance peut être fatal. Le sommeil commence à m’envahir. Seul sur le pont je me chante une chanson de marin. Ma voix porte et le bruit des vagues fait écho. Cette mélodie se répand et m’emporte dans une rêverie sans fin. Mon corps se transporte alors loin, loin, là où le ciel et la mer e rejoignent pour ne former qu’une couleur dorée sur le fil de l’horizon. Demain, je serais de retour au port et pour longtemps.

Sur une proposition de Guiseppa, Myrtille est entrée dans son jeu.
Shran passait sont temps à guetter. D’ailleurs c’est pour cela que le capitaine l’avait intégré dans son équipage. Recueilli une ile du Pacifique, il s’était porté volontaire pour embarquer sur notre voilier. Inquiet, Shran scrutait l’horizon pour annoncer les écueils. Il ne voulait pas se retrouver dans cette eau qui paraissait glaciale. Pour un peu, il aurait grimpé au somment du mat pour s’y réfugier. Soudain le capitaine aperçut une masse juste sous la surface. Shran sursauta aussi car la masse se déplaçait. Qu’est ce qu’il pouvait bien y avoir sous les flots ? La masse sombre émergea rapidement pour replonger à nouveau en virant le long du voilier. L’énorme queue s’éleva vers la surface. C’était un cétacé, une énorme baleine qui disparut vite derrière un iceberg. Shran n’en n’avait jamais vu au large de son ile natale. Il avait bien entendu les récits des anciens qui effrayaient les enfants, mais la réalité était bien plus terrible. Il imagine alors qu’elle va renverser le frêle voilier, puis le dévorer tout cru comme dans les légendes. Il n’en menait pas large. Soudain, il hurla et se retrouva englouti dans cette eau glacée. Le capitaine aurait du pressentir la terrible issue dans le regard de Shran.

Sur une proposition de Sioul Nobel, Oscar Elie est entré dans son jeu.
J’ai été un beau bébé. Je pleurais souvent. Plus tard, j’ai compris que vivre dans l’eau azur de mon ile natale efface toute crainte. Cette mer paisible m’apportait une grande sérénité. Un regard caché scrutait l’horizon : celui d’une femme mystérieuse qui espérait sortir des brumes. Une petite embarcation insolite, tel un fantôme, portait un enfant assis à l’arrière qui donnait de la pagaie à cette barque. Elle glissait sur l’eau lentement. Des voix, des rires se mélangeaient aux clapotements de l’eau. J’avais envie d’y passer le reste de mes jours. Au loin, on apercevait dans le ciel un vol d’oiseaux. Et le regard attentif laissa place à un grand sourire. Les cigognes arrivaient enfin ! Selon la légende, elles ramèneraient des enfants dans leurs grands becs. Patricia, la maligne, avec son sourire capricieux n’hésiterait pas à les recueillir. J’avais tant hâte de les voir de plus près, que je l’accompagnai jusqu’à la lisière du hameau, silencieusement.

Sur une proposition d’Oscar Elie, Sioul Nobel est entré dans son jeu.
C’était une belle matinée de printemps. Les fleurs jonchaient l’eau et flottaient autour de l’embarcation, cette pirogue construite de nos mains. Et pourtant, la vie n’était pas difficile dans ce petit hameau, où la nature est omniprésente et généreuse, au parfum léger. Aucune précipitation, aucun stress, un calme vous envahit. Et ce regard toujours insistant, prenant plaisir à tout détailler, insistant aussi  à vouloir  plonger au fond de cette eau cristalline, peuplée de poissons exotiques d’une rare beauté. A côté de quelques pêcheurs, les fermiers élevaient des poules qui les suivaient pendant les cueillettes. Cette ambiance très familière avait comme but de faire jaillir tout  l’amour. Assi  une paix agréable naquit dans ce paysage merveilleux. Les lumières, les couleurs et les sons résonnaient d’une musique douce.