jeudi 31 janvier 2013

SOUVENIRS

Pour ce troisième atelier, les participants sont retournés en arrière, à la recherche de leurs souvenirs. A la manière de Georges Perec dans "Je me souviens", ils ont énuméré leurs souvenirs, les meilleurs comme les pires, les vrais comme les faux !


Les souvenirs de Guisepa Almerto
  • Je me souviens que quand je jouais dans l’arrière-cour chez mes grands-parents, j’aimais faire couler l’eau de la vieille pompe à bras.
  • Je me souviens que dans la cour de  mon école primaire, il y avait des grands tilleuls desquels je tirais les feuilles pour en faire des « araignées ».
  • Je me souviens que lorsque j’enfilais mes patins à roulettes j’avais le cœur qui tapait un peu vite car je tombais souvent.
  • Je me souviens des jeudis après-midi quand on allait en ville avec maman et mes sœurs pour faire les courses de la semaine.
  • Je me souviens que nous partions tous les ans trois semaines en vacances, serrées comme des sardines sur la banquette arrière de l’Ami 6, et que nous arrivions tous heureux  au bord de l’Atlantique.
  • Je me souviens des hivers très froids, quand le gel venait faire des fleurs sur les vitres de la cuisine.
  • Je me souviens des samedis après-midi sur le balcon à regarder les petits avions décoller et atterrir sur l’aéro-club tout proche. J’avais tellement envie moi aussi de prendre l’avion.
  • Je me souviens des grands jeux de ballon, en pleine chaleur, les après-midis du mois d’août, dans la cour de la résidence où j’habitais.
  • Je me souviens de ma rentrée en sixième, complètement perdue dans cet énorme collège et qu’il fallait changer de classe à chaque heure.
  • Je me souviens des grands repas de famille chez ma grand-mère quand il fallait demander la permission de quitter la table.
  • Je me souviens que j’aimais aller jouer chez mon cousin car il avait des Lego
  • Je me souviens que ma mère ne voulait pas que je ramène des livres de la bibliothèque car ils sentaient le vieux papier, et qu’ils avaient traîné dans toutes les mains.
  • Je me souviens qu’à l’école primaire, nous étions obligés de porter des blouses par-dessus nos vêtements.
  • Je me souviens de la vieille voiture de mon grand-père qui avait des clignotants qui se soulevaient.
  • Je me souviens de la mobylette grise de papa, sur laquelle il m’asseyait quand il rentrait du travail, le soir.
  • Je me souviens des coups de soleil que je prenais sur la plage, l’été, malgré la crème dont me tartinait maman.
  • Je me souviens que j’aimais aller voir mon grand-père quand il s’occupait de son jardin.
  • Je me souviens de mon autre grand-père quand il revenait de la pêche avec des gros poissons chats tout moches qu’il mettait dans le bac à lessive de la buanderie. Je n’avais pas le droit de mettre la main dans l’eau, mais je ne l’aurais pas fait car j’avais peur de ces poissons à moustaches.
  • Je me souviens que j'allais au cimetière avec ma grand-mère, très souvent, rendre visite à cette grande famille qui était la sienne mais que je n'ai jamais connue.
  • Je me souviens que j'attendais avec impatience les premiers jours de printemps pour aller faire des bouquets de jonquilles. 


D'autres souvenirs :

  • Je me souviens que je passais mes vacances au François. C'est à cette période que mon chat tant aimé, mais qui n'avait pas fait le voyage a disparu. Toute cette peine pour mes frères et soeurs pendant plusieurs jours, où ils avaient perdu toute joie et toute activité.
  • Je me souviens qu'une année nous ne nous sommes pas rendus au François, nous sommes restés à Fort de France : c'était des parties de football sur le terrain vague, des parties de pêche ou des balades à la mangrove de Dillon.
  • Je me souviens que quand la pêche était bonne on revenait avec au moins 2 kg de ciriques. Le soir ma mère confectionnait une bonne et délicieuse soupe.
  • Je me souviens de la période du passage de l'école élémentaire à la 6ème du collège de Sainte-Thérèse, tout changeait : j'avais des matières plus importantes et en plus je prenais plaisir à avoir des bulletins qui signifiaient que j'avais bien travaillé.
  • Je me souviens que j'étais un enfant fragile, sensible au froid et à la pluie, de la sorte que je m'absentais souvent , mais je rebondissais dans mon travail. 
  • Je me souviens des jeux de bille, jeux de corsaire, les périodes de cerf-volant au mois de janvier ou février.
  • Je me souviens qu'on s'amusait à rouler des pneus avec un bâton, ou encore avec des yoyos. 

Les Souvenirs de Réjane

Je me souviens qu’hier, j’ai chanté des chansons avec mon fils après l’avoir récupéré à l’école.
Je me souviens qu’avant-hier, je suis allée à la campagne du Lorrain et que j’y ai passé un moment agréable. J’ai pu récupérer des caramboles et des choux.
Je me souviens que la semaine dernière j’ai passé une journée entière à faire des démarches administratives.
Je me souviens  que le mois dernier, j’ai passé une semaine super agréable avec ma famille lors d’une croisière dans la Caraïbe.
Je me souviens  que l’année dernière, mon filleul a fêté son anniversaire et qu’il m’a envoyé des photos en souvenir.
Je me souviens que le jour de la naissance de mon fils, j’ai « galéré » sur la table d’accouchement à tel point que les sages femmes se sont relayées durant au moins plus de trois heures. Mais au final, malgré tout, j’étais heureuse.
Je me souviens que le jour du mariage d’une amie, j’avais trouvé cela extraordinaire car un jardin avait été élaboré dans la salle.
Je me souviens que le où je suis rentrée au lycée, nous avions formé un petit groupe d’élèves avec qui je suis toujours resté en contact.
Je me souviens que lorsque j’étais au collège, il y avait le cours d’EFS. Le professeur nous avait fait fabriquer des bancs de A à Z. et, que j’ai toujours le mien.
Je me souviens que lorsque j’étais enfant, mon grand oncle aimait jouer aux dominos. Et, que je passais de bons moments à jouer avec lui ou à le regarder jouer.
Je me souviens  que lorsque j’étais enfant, mon voisin qui était déjà à la retraite passait son temps à faire de la mécanique sur son ancienne voiture.
Je me souviens  que le jour de ma naissance, ma mère était très heureuse car je suis sa seule fille.



D'autres souvenirs , encore :


  • Je me souviens de la télé noir et blanc et des feuilletons comme Thierry la Fronde et Zorro.
  • Je me souviens que l'on parlait beaucoup de la Guerre Froide, et que je croyais qu'on la nommait ainsi parce que l'URSS était un pays froid. 
  • Je me souviens de l'assassinat de Kennedy.
  • Je me souviens du premier pas d'un homme sur la Lune que j'ai pu regardé à la télé.
  • Je me souviens que les hivers étaient froids et qu'il y avait beaucoup de neige.
  • Je me souviens de l'odeur des pelures d'orange dans le poêle à bois de la classe de CE1.
  • Je me souviens qu'à chaque rentrée scolaire on m'achetait toujours une blouse neuve. 
  • Je me souviens que mon grand-père fumait des cigarettes qu'il roulait lui-même, assis sur les marches devant sa maison.
  • Je me souviens des encriers, des porte-plumes et des plumes Sergent-Major. Je faisais beaucoup de tâches.
  • Je me souviens que ma meilleure amie a appris à faire du vélo avant moi et ça m'a vexée.
  • Je me souviens des grèves de mai 68 et de tous les gens qui défilaient avec des pancartes.
  • Je me souviens des Carambar qu'on achetait avec des pièces de 5 centimes.

Finalement.... chacun peut se souvenir en remontant progressivement dans sa mémoire....







lundi 28 janvier 2013

PORTRAIT

Afin d'aider les participants à établir un portrait, un support "photo d'une femme" a été utilisé, puis chacun a répondu à un questionnaire du "Portrait chinois" : Si elle était une musique, si elle était une couleur, si elle était un film.... etc. Le portrait à faire était celui de son arrière grand-mère en s'appuyant sur ses réponses.


Trois portraits ont été dressés.

1. Myriam Dark Crystal était mon arrière grand-mère. Je ne l'ai pas connu, mais on m'a beaucoup parlé d'elle. Née au Bahamas elle avait grandi à Bethléem, dans une ferme où elle menait une vie paisible. Elle préparait des sirops de mangue, d'aloé-vera et de délicieux couscous dans le grand vase de terre rouge, qu'elle faisait cuire sur un  tas de bois qu'elle allumait elle-même.
De tout temps, elle était connue pour ses boléros et ses valses. Elle avait une devise, jour après jour, chaque chose en son temps. Mais tel le ressac elle était un fin stratège et rien ne lui échappait.

2. Mon arrière grand-mère vivait dans une maison située dans une grande prairie. Elle se levait tous les jours avec cette philosophie que le temps était de son côté. Elle avait dans ses souvenirs ces légendees qui se racontaient quand elle était petite fille, par exemple, la légende des Poignards Volants. D'ailleurs elle avait gardé de son père, le sabre légendaire avec lequel il avait combattu auprès de ses compatriotes pour libérer la patrie.
Elle aimait regarder le ciel, surtout la nuit car elle avait une attirance pour un astre en particulier, Jupiter, qui pour elle symbolisait la vie. Elle aimait bien les vêtements jaune, ou gris. Elle avait aussi beaucoup d'admiration pour une chatte, bien menue, qui la suivait dans tous les déplacements.
On disait de mon arrière grand-mère qu'elle était aussi dur que du chêne, en bien ancrée dans sa terre. Elle ne voyageait pas, elle ne connaissait que son patelin où il faisait bon vivre, surtout au moment des repas, confectionnés de riz et de viandes cuits au wok, en chantonnant des morceaux de chants régionaux. Depuis le décès de ses parents, elle est partie un matin, après avoir souri à la vie, habillée d'un pantalon gris et d'une chemis ejaune, telle une colombe.

3. Autrefois on ne vivait pas bien vieux et c'est la raison pour laquelle je n'ai pas connu mon arrière grand-mère. Pourtant elle avait du être chouette, car elle était de nature optimiste avec toujours cette devise : après la pluie vient le beau temps". Et elle avait bien raison d'y croire, car elle vivait dans une banlieue grise, dans un coron, avec les "Gens du Nord" comme dit la chanson. En hiver, elle avait toujours une cafetière remplie d'un liquide noir et brûlant pour ses amies avec lesquelles elle aimait jouer au bridge. Elles y jouaient dans sa cuisine, la seule pièce qui était chauffée par l'énorme poële à bois. Quand revenait le printemps, elle ressortait, un petit foulard sur la tête, pour prendre l'autobus et se rendre au bal du samedi soir. Là, sur la piste, elle enchaînait tango, valse et java telle Cendrillon au bras de son prince charmant. La semaine, elle s'occupait de son jardin, plantant choux et navets en terre, récoltant quelques fraises sous un climat résolument continental et humide. Cela ne la dérangeait pas, elle y était habituée depuis sa naissance, son père avait même vécu au temps de Zola et aurait pu écrire lui aussi Germinal. Il y était descendu, lui, au fond de la mine. Elle, insouciante, quand revenait l'été, chassait souvent avec le fusil de chasse de son père, les tourterelles et les faisans. C'est à la même époque qu'elle préparait pour les ouvriers agricoles de la ferme d'à coté, les fameuses moules frites.
Guisepa Almerto

jeudi 17 janvier 2013

AUTOPORTRAIT

Après avoir répondu au questionnaire de Proust, et en s'appuyant sur leurs réponses, réelles ou fictives, les participants devaient dresser, en quelques lignes, le portrait de l'écrivain imaginaire qu'ils pourraient être. 

Guisepa Almerto
Guisepa, d'origine italienne, a toujours aimé Miami, où elle s'est installée pour écrire. C'est là qu'elle a rencontré pour la première fois, Céline Dion, qu'elle adore. De son côté français par sa mère, elle a gardé un goût imodéré pour le foie gras, mais aussi pour les auteurs-compositeurs chanteurs, tels que  Claude Nougaro ou Serge Gainsbourg. Elle est ouverte, bavarde et adore la franchise. Malgré une grande paresse, elle se bat contre les inégalités. Elle serait une Mère Térésa si elle en avait la force. En attendant de finir l'ouvrage qui lui tient à coeur sur les droits donnés aux femmes, elle rève de fonder une grande famille.