dimanche 12 mai 2013

JE TE REGARDE DORMIR....

  1. Questionnaire pour créer un personnage : couleur des yeux, des cheveux, forme du visage, où il vit, ce qu’il déteste, son activité, ses vêtements, ses sentiments, ses amis, ses relations, un détail physique reconnaissable, sa famille, ses habits.
  2. Inventaire des lieux du sommeil sur petits papiers : où l’on a déjà dormi, où l’on pourrait dormir, où l’on pourrait imaginer dormir (même les plus insolites)
  3. Tirer au sort un lieu dans le pot commun
  4. Echanger les personnages avec un autre écrivant
  5. Ecrire un texte avec le personnage et le lieu, qui commence par « Je te regarde dormir…. », au présent de l’indicatif.
  6. Rendre le texte à l’auteur initial du personnage. Le personnage se réveille : écrire un monologue intérieur.

1 - Je te regarde dormir, sereine et fraîche, entre les plus hautes branches d'un grand arbre. Et je m'interroge. Comment es-tu arrivée là ? Car moi, j'ai eu du mal et je suis tout écorché et essoufflé. Mais tu ne réponds pas. Tu as de longs cheveux frisés et blonds, le visage rond, les pommettes roses, comme un bébé qu'une cigogne aurait oublié de livrer.
Je te regarde dans cette sorte de maison troglodyte à la cime d'un arbre géant, avec ton pantalon treillis, ton pull rose, les tennis à fleurs aux pieds. Tu sembles impassible, toi qui détestes les gens sans-gêne, voir ta grande taille, maigre étendu sans pudeur. J'écoute le bruit des vagues. Est ce les vagues qui t'ont déposé là ? Et tes parents, ton père, ta grand-mère et ton petit neveu, ne s'inquiètent-ils pas ? Soudain, elle ouvre les yeux, de grands yeux marrons. Mais ce n'est pas elle, c'est sa sœur jumelle.
Oscar Elie

Wouaouh !! Que'est ce que je fiche là ? Oh là ! mais je vais tomber ! Oh ma tête, qu'est ce que j'ai mal à la tête ! Bon, il faut que je me stabilise, puis je vais essayer de rassembler mes esprits. Voyons, hier soir, j'étais avec les deux jumelles quand ma propre jumelle est arrivée. Puis nous sommes parties finir la soirée avec un pack de bières, sur la plage. Ensuite..... je ne sais plus.
Ah si, ça me revient, elles sont parties toutes les trois en discothèque, mais moi je n'en avais pas envie. Alors je suis repartie en direction de la forêt, celle qui débouche sur la falaise. Mais pourquoi je suis perchée en haute de cet arbre, et c'est quoi cette maison bizarre ? Et c'est qui le type qui me reluque comme ça ?
Allez encore un petit effort ma vieille, tu vas finir par comprendre. Bon, pour le moment, je fais semblant de ne pas l'avoir vu, et j'essaie de descendre. Ah là, ça tangue encore¨. Plus jamais de bières sur la plage, ça c'est mortel. Tout ça pour m'endormir au bruit des vagues.... et même pas ! Oh c'est quoi tous ces pompiers en bas ? Qu'est ce qu'ils disent ? C'est pour moi qu'ils sont venus ? Non mais je ne vais pas sauter dans leur couverture tendue en bas ! Finalement je suis bien en haut de mon arbre. Je me rappelle maintenant, il m'a sauvé cet arbre. Sans lui, je serai tombé tout en bas, au pied de la falaise, quand j'ai perdu l'équilibre cette nuit ! Et en  prime, j'ai trouvé, par hasard, l'entrée des anciens troglodytes perdus, utilisés voilà bien longtemps par les pillards des mers.
Guiseppa

2 - Je te regarde dormir, et je te sens enfin libéré. Loin de ton île natale, tu vas maintenant pouvoir donner libre cours à ta passion pour le Grand Nord. Déjà hier, quand nous avons construit cet igloo avant la nuit, j'ai aimé notre discussion sur l'amitié sincère. Sans elle, nous ne serions pas là, tous les deux, au milieu de nul part, pour les deux prochains mois. Comme toi, j'en avais marre de la vie en famille, toi avec tes pères, mère, oncle, frère et belle-sœur, moi avec tous ces tracas de succession assortis de la douleur du deuil. Tu m'as réchauffé le cœur quand tu m'as dit que tu détestes la brutalité et la malveillance. Je te regarde dormir, encore et encore,, une petite vapeur s'échappe de ta bouche quand tu souffles, et ton visage rond est encore plus clair que d'habitude, sous ce soleil de minuit. Une mince pellicule de glace s'est formée sur la pointe de tes cheveux courts, et je vais remonter encore un peu plus la couverture sur ton visage. Il faut que tu dormes, demain tu devras te mettre au travail et gérer toute l'activité scientifique que nous mettrons en place pour notre été sur la banquise. Je vois que tu as déjà commencé à te réveiller, je ne vais plus bouger, rendors-toi, ce n'est pas encore l'heure. Ta montre posée à côté de tes petites lunettes rondes ne sonnera pas avant deux bonnes heures. Tu vas pouvoir retourner au pays des songes et rêver à tes amis, à tous ceux que tu as déjà croisés ou que tu croiseras un jour.
Guiseppa

Hum !! J'ai bien dormi. Je dormirai bien encore des heures, bien au chaud sous cette couette. Mais l'aventure m'attend. Il n'y a pas une minute à perdre. Je ne dois rien oublier. Ma tenue de plongée, masque, bouteilles, les balises, et hop dans le canot. Je rame, je rame, je m'éloigne de plus en plus, je ne vois presque plus mon igloo. Soudain ! Tut...tut...tut....mon sonar m'indique une grosse masse. oui, c'est elle : la baleine blanche. Aussitôt je plonge à la rencontre de l'animal, mes balises à la main. Et toc, une balise sur sa nageoire, une autre, sur la queue. La baleine se retourne, me regarde dédaigneuse, et me fait "poust". Je me réveille en sursaut, le livre de Mobidick dans les mains.
Oscar Elie